Cameroun - Commémoration: Des camerounais de la diaspora célèbrent la mémoire d’Ahmadou Ahidjo

Par Béatrice KAZE | Cameroon-Info.Net
YAOUNDE - 30-Nov-2020 - 11h17   6509                      
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Ahmadou Ahidjo Archives
Ce lundi 30 novembre 2020 marque le 31ème anniversaire de la mort du premier président du Cameroun.

Ahmadou Ahidjo, le tout premier président du Cameroun, est mort en exil à Dakar au Sénégal, le 30 novembre 1989. Ce 30 novembre 2020 marque donc le 31ème anniversaire de sa disparition.

À l’occasion de cette commémoration, de nombreux camerounais de la diaspora, qui se sont exprimés dans les colonnes du quotidien Le Messager édition du 30 novembre 2020, ont tenu à saluer la mémoire de celui qui a dirigé le Cameroun pendant une vingtaine d’années.

«Pour moi, Monsieur Ahmadou Ahidjo était un grand homme, d’une intelligence politique rare, un fin stratège. Il avait une haute image du Cameroun, qu’il aimait sincèrement. C’était un vrai patriote. Il avait fait du Cameroun un pays respecté non seulement dans la sous-région, en Afrique et dans le monde», affirme l’écrivaine Marie Lissouck, exilée à Paris, en France, depuis plusieurs décennies.

D’après le journal, celle que l’on surnomme affectueusement «la petite plume du peuple» reste très marquée par l’homme et son œuvre. «Son action était particulièrement visible en matière de développement des infrastructures, notamment dans le domaine économique. Il avait réussi à doter le Cameroun de grandes entreprises publiques presque dans tous les secteurs. Quand on voit ce que son héritage de bâtisseur de la nation est devenu 31 ans après sa mort en exil, à Dakar, au Sénégal, c’est incompréhensible et même choquant», soutient-t-elle.

Pour le journaliste Hugues Seumo installé à Bruxelles, en Belgique, «pendant le quart de siècle qu’Ahmadou Ahidjo exerça le pouvoir, il avait fait de l’unité nationale sa préoccupation majeure. On l'a vu avec les équilibres régionaux, la construction des infrastructures, des grandes sociétés prospères et dont il en était très fier et qui avaient fait le bonheur des Camerounais…Avec le président Ahmadou Ahidjo, l’unité nationale était une question d’obligation, de force qui ne laissait pas le choix aux citoyens, de revendiquer une quelconque liberté sur tel ou tel domaine de la vie sociale. Les questions qui pouvaient diviser les Camerounais étaient bannies du champ politique où on pensait à tout point de vue à la Nation avant la tribu ou l’ethnie», raconte-t-il.

Le journaliste déplore le fait que «31 ans après sa mort, les ministres nommés, par exemple, qui étaient jadis des agents de l’Etat donnent le sentiment de travailler pour leur communauté en priorité. 31 ans après sa mort, le pays est divisé sur tout, et la phase la plus violente est aujourd’hui matérialisée par la guerre en cours dans les régions anglophones. Inutile de parler de la décrépitude du quotidien des Camerounais en général».

Plusieurs années après sa mort, la question du retour au Cameroun des restes du défunt président divise le pouvoir et sa famille. Pour le président Paul Biya, il est du ressort de la famille du défunt d’organiser les obsèques. Un avis que ne partage pas Germaine Ahidjo, l’épouse du président défunt. Elle estime que c’est l’actuel président qui doit organiser les obsèques officielles de son prédécesseur.

Une position soutenue par l’écrivaine Marie Lissouck. «Ce n’est pas normal qu’aujourd’hui, le président Ahmadou Ahidjo ne puisse pas reposer dans sa terre natale, par la volonté de celui à qui il a passé le pouvoir. C’est encore la preuve que depuis le 4 novembre 1982, le Cameroun vit sous une dictature», soutient-elle.

 

Auteur:
Béatrice KAZE
 @T_B_A
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