Cameroun - Commerce: Le Naira dévalué entraine l’invasion des produits nigérians

Par Géraldine IVAHA | Cameroon-Info.Net
YAOUNDE - 21-Jul-2017 - 13h27   9923                      
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Riz sur le marché camerounais Archives
Aujourd’hui le Nigeria représente le deuxième fournisseur du Cameroun en termes d’importations. Ce statut s’est renforcé depuis le 20 juin 2016 avec l’entrée en vigueur la dévaluation du naira, la monnaie nigériane (1 dollar vaut 314 nairas).

De plus en plus de produits alimentaires et non alimentaires nigérians se retrouvent sur le marché camerounais. Nourriture pour bébé, détergents, lait, huile, thé ou café, pièces détachées pour véhicules, appareils électroniques, produits de beauté et fruits. D’après les vendeurs d’orange par exemple, ce sont des tonnes d’oranges nigérianes qui sont vendues chaque jour sur le marché camerounais.  Marc N., grossiste, affirme qu’il écoule en moyenne près de 200 sacs de 100Kg d’oranges chaque jour.

Même si ces agrumes sont bien moins juteuses que ceux cultiver au Cameroun,  la clientèle les aime pour leur prix. «Les oranges qu’on vend maintenant sur le marché ne sont pas de bonne qualité ; il est facile d’acheter  un tas de 500 FCFA, et ne pas en extraire un verre de jus », fulmine un consommateur dans les colonnes du Quotidien de l’Economie. Dans sa publication du 21 juillet 2017, le journal déplore le fait que  le consommateur boude les marques fabriquées au Cameroun, au profit du «made in Nigeria».   «Par exemple, les 500 grammes de spaghettis ou macaroni  qui coûtent 250 FCFA, beaucoup moins cher (-50%) que ceux proposés par les producteurs camerounais.  Avec le savon en poudre, qui se vend entre 125 à 150 FCFA le sachet de 200g dans certaines boutiques alors que les fabricants camerounais proposent le même grammage à 50 FCFA les 50 g», peut-on lire.

«Je  ne peux pas laisser ce  qui coûteux moyen cher pour aller vers ce qui vaut plus cher. Tout le monde veut faire des économies, même les riches», justifie une ménagère.   La prolifération du « made in Nigeria » a aussi des répercussions sur les grandes entreprises. Actuellement, c’est le cube « Maggi » en provenance du Nigeria qui est devenue la coqueluche des populations de Douala au détriment des produits par des entreprises locales.  Le consommateur préfère les boissons venues du Nigeria parce qu’elles coûtent moins chères en raison de la dépréciation du coût de la monnaie nigériane. «La dévaluation du naira pourrait se traduire par l’accroissement des importations des produits nigérians par les pays voisins comme le Cameroun», expliquait au quotidien gouvernemental l’économiste Henri Ngoa Tabi, enseignant à la Faculté de sciences économiques et de gestion de l’Université de Yaoundé II-Soa. Pour le journal, le déficit commercial devrait davantage se creuser dans les années à venir, si rien n’est fait pour stopper l’invasion.

Auteur:
Géraldine IVAHA
 @givahaCIN
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