Cameroun - Complexe sportif d’Olembé: Le nouveau maître d’oeuvre, MAGIL, et l’ancien, PICCINI, s’étripent pour le matériel du chantier

Par Yannick A. KENNE | Cameroon-Info.Net
YAOUNDE - 07-Apr-2020 - 12h56   5576                      
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une vue partielle du Stade d'Olembe archives
Les ingénieurs de l’entreprise canadienne ont saisi le 3 avril 2020, avec le concours de la gendarmerie, le materiel stocké dans un garage aménagé sur le site par les Italiens, qui en revendiquent la paternité.

Le calme est loin d’être revenu sur le chantier du Complexe sportif d’Olembé, situé au nord-ouest de la capitale Yaoundé, depuis le transfert du contrat par l’Etat du Cameroun à l’entreprise canadienne MAGIL, au détriment de l’Italien PICCINI le 3 décembre 2020. Depuis lors, les deux entreprises se livrent une véritable guerre des tranchées sur le patrimoine du chantier.

Le dernier rebondissement de cette guéguerre remonte au vendredi 3 avril 2020. A cette date, révèle le quotidien Le Jour dans sa parution du lundi 6 avril 2020, des ingénieurs de MAGIL ont fait une «intrusion forcée» dans le garage de PICCINI, avec le concours des éléments de la Gendarmerie de Nkolondom (Centre).

«Les ingénieurs de Magil se sont présentés à l’entrée de ce site où se trouve le matériel de PICCINI accompagnés des éléments de  la gendarmerie de Nkolondom et de M. Mbida, le coordonnateur du stade d’Olembe. Le chef de la patrouille de gendarmerie a présenté aux vigiles, la réquisition du Gouverneur de la région du Centre signée le 27 janvier 2020. Celle qui obligeait PICCINI à mettre ses engins à la disposition de MAGIL», lit-on dans ce canard.

L’entreprise italienne quoiqu’ayant été déchue, revendique la paternité de ce patrimoine materiel, tandis que MAGIL la lui conteste. «Ce n’est pas son matériel. C’est le matériel de sous-traitants italiens. Rien n’appartient à PICCINI aujourd’hui. Les sous-traitants italiens sont aujourd’hui, en collaboration avec l’Etat du Cameroun, pour pouvoir remettre à jour toute la partie importante de cette œuvre que PICCINI n’a pas fait depuis près d’un an. Et aujourd’hui, les sous-traitants italiens qui ont leurs machines sur le chantier vont retravailler avec l’Etat du Cameroun, et avec MAGIL. Le matériel appartient à de sous-traitants italiens: les containers, les grues, les machines… Tout appartient à des sous-traitants», indique Franck Mathiere, le vice-président chargé des opérations internationales à MAGIL, dans une interview dans le même journal.

Suite à la situation, PICCINI a saisi ce même vendredi-là le Procureur de la République près la Cour d’Appel du Centre, pour dénoncer des abus. Une deuxième procédure qui vient s’ajouter au recours gracieux préalable exercé par PICCINI auprès du Gouverneur de la région du Centre, Naseri Paul Béa, le 20 février 2020, lequel n’avait pas qualité selon l’entreprise italienne, pour ordonner la réquisition des biens d’une entreprise étrangère.

Auteur:
Yannick A. KENNE
 @yanickken39
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