Cameroun - Concours de l’ENAM: Un candidat de la session 2016 poursuivi au Tribunal de première instance de Yaoundé pour fraude

Par Josiane Rose NDANGUE | Cameroon-Info.Net
YAOUNDE - 08-Feb-2018 - 15h44   12983                      
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Ecole nationale d'Administration et de magistrature (ENAM) Archives
Le 18 juin 2016, le prévenu a eu en sa possession des copies non corrigées du concours d'entrée à l'ENAM, session de 2014.

Dans son édition du 7 février 2018, le quotidien Le Jour rapporte qu’un jeune homme âgé de 25 ans, répond actuellement des faits de fraude au Tribunal de première instance (TPI) de Yaoundé Centre administratif. Le dénommé Minyem Mi Biyaga était en fait candidat au concours d'entrée à l'Ecole nationale d’administration et de magistrature (ENAM), option Trésor à la session de juin 2016. Il se trouve donc que le 18 juin 2016, il raconte qu’à la sortie de la salle de composition, il est tombé sur un lot de papiers abandonnés. Il déclare qu’après avoir jeté un coup d’œil sur ces papiers, il s’est rendu compte qu’il s’agissait des copies anonymes pour certaines et d’autres portant des noms, mais toutes non corrigées, des sessions de 2012 et 2014. Voulant mettre le Directeur de l’école au courant de sa découverte, ce dernier aurait refusé de le recevoir, affirme-t-il.

Il décide donc de dénoncer ces faits auprès du Ministre de la Fonction publique. «Le secrétaire particulier de ce dernier lui demande de se présenter au ministère à 19h30, avec toutes les copies, mais méfiant, il refuse de s'y rendre à cette heure nocturne. Le jour suivant, il se dirige à 10h au cabinet du ministre qui se met à le menacer, continue le prévenu. Quelque temps après, précise-t-il, il est conduit par des gros bras dans une salle où il sera enfermé pendant trois heures, avant qu'un commissaire de police et des policiers ne viennent le prendre pour le commissariat. Il est immédiatement jeté en cellule et passera un mois de garde à vue, avec des menaces de toutes sortes. Finalement remis en liberté, il va passer devant un juge d'instruction qui rendra une ordonnance de renvoi contre lui», rapporte Le Jour.

A l’audience du 2 février 2018, Minyem Mi Biyaga a déclaré qu’il est non coupable. Et Me Emmanuel Simh son conseil a souligné que ce dernier mérite d’être décoré par le Président de la République pour avoir eu le courage de dénoncer les faits sus relatés. Ce qui n’est pas le point de vue du Procureur de la République qui a demandé au Tribunal de reconnaître le mis en cause coupable des faits de la prévention. Soulignons que la justice reproche à Minyem Mi Biyaga d’être sans qualité et sans autorisation, entré en possession de documents appartenant à l'administration. Selon l'article 189 du Code pénal il est passible d'une peine d’un mois à un an de prison.  

Auteur:
Josiane Rose NDANGUE
 @ljndangueCIN
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