Cameroun - Conflits agropastoraux: La société civile milite pour la paix entre agriculteurs et éleveurs

Par Béatrice KAZE | Cameroon-Info.Net
YAOUNDE - 23-Sep-2020 - 11h17   1234                      
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Conférence RECODH RECODH
La préoccupation était au centre d’une rencontre organisée par le Réseau des organisations des droits de l’homme (RECODH) à l’occasion de la journée internationale de la paix, le 21 septembre 2020.

Ce 21 septembre 2020 était journée internationale de la Paix. Une édition placée sous le thème: «façonner la paix ensemble». A l’occasion de cette célébration, le Réseau des organisations des droits de l’homme (RECODH) et son organisation membre, l’Association de développement socioculturel des Mbororos (MBOSCUDA), ont fait de la quête de la paix un marqueur important dans la prévention des conflits entre agriculteurs et éleveurs.

Ces organisations de la société civile ont, dans le cadre du projet «Réseau pour la paix: prévenir et résoudre les conflits grâce à des mécanismes d’alerte précoces en Afrique», en partenariat avec l’ONG internationale Migrations Rights Group International (MRGI), initié une formation de 28 ambassadeurs de la paix, qui vont œuvrer dans la prévention des conflits entre les communautés pastorales Mbororos et les communautés agricoles locales dans les régions de l’Adamaoua, de l’Est, du Nord-Ouest et de l’Ouest.

Le RECODH a indiqué au cours d’une conférence de presse le 21 septembre 2020 à Yaoundé, que cette formation vise à renforcer les capacités de ces ambassadeurs à analyser, prévenir et intervenir sur les conflits ethniques dans leurs communautés et localités, à travers des outils d’analyse, les approches d’intervention communautaire et le mécanisme d’alerte. «Le RECODH et le MBOSCUDA proposent aux communautés d’éleveurs et d’agriculteurs, voire refugiés, de résoudre les conflits agropastoraux à travers un mécanisme d’alerte et de réponse précoce. En engageant les parties prenantes à un dialogue et une conversation autour des conflits identitaires, nous œuvrons pour une responsabilité et le leadership collectif», explique Bertrand Tientcheu, Secrétaire permanent du RECODH.

La problématique d’une cohabitation pacifique s’est régulièrement posée entre les agriculteurs et les éleveurs dans certaines localités du Cameroun, du fait de leurs activités respectives. Les communautés pastorales Mbororos font régulièrement l’objet d’accusations, et leurs bêtes sont pointées du doigt dans la destruction des cultures au sein des communautés agricoles. Par conséquent, cette ethnie peule minoritaire et nomade est stigmatisée, et traitée aux quatre coins du pays de peuple allogène. Le MBOSCUDA qui s’est donné pour mission de défendre les intérêts de cette minorité, s’implique activement dans le projet «Réseau pour la paix» pour contribuer à la cohésion sociale entre les deux communautés.

Ledit projet mis en œuvre depuis octobre 2019, a déjà permis d’obtenir des acquis, notamment l’analyse des causes, des facteurs et des éléments déclencheurs au niveau social, politique, économique et institutionnel; l’identification et l’analyse des mécanismes existant pour adresser ces conflits au niveau local; l’élaboration et la proposition d’un mécanisme d’alerte pour la prévention, la résolution conflit validé au niveau communautaire.

 

Auteur:
Béatrice KAZE
 @T_B_A
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