Cameroun – Consommation: L'association de défense des intérêts collectifs (Acdic) lance une pétition pour inciter le gouvernement à imposer un quota de riz local aux commerçants et aux importateurs de riz

Par Claude Paul TJEG | Cameroon-Info.Net
YAOUNDE - 06-Aug-2019 - 19h06   3461                      
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Les prix du riz remontent de 1,8% au premier semestre 2016 Archives
Selon l'ONG, cette initiative permettra de résoudre à long terme la problématique de la mévente de la production nationale de riz.

Au Cameroun règne un curieux paradoxe. Alors que le pays possède depuis de nombreuses années une entreprise nationale spécialisée dans la culture et la transformation du riz (Semry), la consommation nationale de riz est encore en grande partie soutenue par les importations. Selon des chiffres recensés par l’association camerounaise pour la défense des intérêts collectifs (Acdic), le Cameroun a importé 800.000 tonnes de riz à raison de 150 milliards de Fcfa, en 2017.Cette fâcheuse tendance risque malheureusement de perdurer, entretenue qu’elle est par la difficile commercialisation du riz camerounais sur le territoire national. A en croire l’Acdic, l’ampleur de ce dernier phénomène est d’ailleurs d’une importance insoupçonnée.

Fort d’une récente visite des installations de la Semry à Yagoua et à Maga dans la région de l’Extrême-nord qui leur a permis d’évaluer la situation du riz local, des responsables de l’Acdic affirment qu’un énorme scandale se déroule au sein de cette société à capitaux publics ; «Le scandale du siècle» l’ont-ils appelé. Selon l’ONG «Faute de preneurs, les magasins de la Semry sont remplis Du riz Paddy non décortiqué. Soit 160.000 tonnes environ avec certains stocks qui datent de 2015». Affirment-ils. Et d’ajouter que cette situation a entrainé de nombreux corolaires, notamment sur le plan des infrastructures et de la santé économique de certaines coopératives «2 décortiqueuses flambant neuves en état de fonctionnement, dont une avec une capacité de 5 tonnes/heure, mais qui ne décortiquent pas de riz, faute de preneurs. Des coopératives à l’instar de la Fédération des groupements de riziculture de Maga qui tirent le diable par la queue, des mini décortiqueuses qui tournent au ralenti depuis des mois, voire des années»  renseignent-ils.

Au vu des différents éléments sus-mentionnés, l’Acdic a décidé de lancer une pétition pour que le gouvernement impose un quota de riz local aux commerçants et importateurs de riz.

 

 

Auteur:
Claude Paul TJEG
 @T_B_D
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