Cameroun - Construction du stade d’Olembe: Vers un retour imminent du groupe italien Piccini ?

Par Frédéric NONOS | Cameroon-Info.Net
YAOUNDE - 24-Feb-2020 - 07h44   7133                      
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Chantier d'Olembé Internet
Des sources proches du projet évoquent un retour de l’entreprise italienne dont le contrat a été rompu le 29 novembre 2019. Ce serait à la suite de la défaillance de Magil, l’entreprise canadienne qui a repris les travaux.

S’achemine-t-on vers un retour de Piccini au stade d’Olembe ? C’est du moins le vœu formulé par des techniciens de ce projet au regard des insuffisances de Magil. L’entreprise canadienne a repris la construction de ce stade en décembre 2019 après la résiliation du contrat de Piccini le 29 novembre 2019 par le ministre des Sports, Narcisse Kombi Mouelle. Mais selon des sources, les canadiens accusent d’énormes retards à moins de cinq mois de la date annoncée de livraison du stade.

On se souvient que le 3 décembre 2019, Franck Mathière, le vice-président chargé des opérations internationales de Magil, promettait que l’engazonnement du stade allait se faire immédiatement afin que l’on ait une pelouse verte à la fin de ce mois là. Mais jusqu’à la dernière visite du ministre des sports le 29 janvier 2020 sur le chantier, le gazon n’était toujours pas posé. Magil a promis à Narcisse Kombi Mouelle que cette opération ne sera effectuée qu’en avril prochain compte tenu des insuffisances techniques des installations trouvées en préparation de l’aire de jeu.

Des explications balayées d’un revers de la main par des sources au sein du chantier qui évoquent plutôt une défaillance de la société canadienne par défaut de collaboration avec Piccini. «Le chantier est au point mort. Aucune passation de marché  n’a été effectuée entre Piccini et Magil. Les personnels expatriés et camerounais de Piccini ont été interdits d’accès au chantier. Les matériaux et équipements de Piccini, de ses sous-traitants et de ses partenaires sont restés sans garde. Les vols, la destruction des édifices (aires de jeux, constructions définitives) sont légions», se plaint une source. Qui constate que Magil «n’a aucune compétence technique, aucune maîtrise d’œuvre, aucun engin en sa possession, ni aucun financement disponible pour démarrer les travaux».

S’agit-il là d’un simple effet d’annonce ou une sonnette d’alarme qui annonce un repositionnement de Piccini sur ce chantier dont il a la maîtrise ?

Dans une correspondance adressée au  Président de la République le 27 janvier 2020, Makonnen Asmaron, le président du groupe Piccini, soulignait à grands traits des injustices qui s’apparenteraient à une véritable chasse aux sorcières de ses employés. « … La situation est grave. Au-delà des menaces et des insultes à l’endroit de mes équipes, mes collaborateurs ont été tenus en otage à Yaoundé sur les instructions du gouverneur du Centre qui a décidé sans respect des règles de droit élémentaires de saisir les machines et le matériel de ma société (qui s’élève à plusieurs millions d’euros) pour le mettre à disposition de la société canadienne Magil… J’ai dû saisir l’ambassade d’Italie pour protéger les actifs Piccini», avait écrit le président de Piccini, en priant Paul Biya de «prendre des mesures afin que la sécurité des personnes et des biens soit respectée».

Au-delà du fait que les travaux n’avancent pas et que la CAN 2021 n’est plus qu’à neuf mois, il y a urgence d’agir. Si rien n’est fait, les travaux ne seront pas achevés en juin et un autre glissement n’est pas à exclure. Ce qui risque d’hypothéquer définitivement la construction de ce complexe sportif qui portera le nom du Chef de l’Etat et qui reste en lice pour accueillir le match d’ouverture et la finale de la CAN 2021.

En retard dans son taux de réalisation, le Cameroun et la CAF s’étaient accordés pour ne pas le retenir pour le prochain championnat d’Afrique des nations (CHAN) prévu au Cameroun du 4 au 25 avril prochains.

Auteur:
Frédéric NONOS
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