Cameroun - Contreperformance: Le FMI dénonce la fonctionnarisation des entreprises publiques

Par Géraldine IVAHA | Cameroon-Info.Net
YAOUNDE - 20-Jun-2017 - 23h21   8432                      
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Christine Lagarde, Directrice Générale du FMI AFP
Les conseils d’administration et les équipes de direction sont composés essentiellement de représentants des administrations publiques ou de fonctionnaires, selon l’institution, c’est ce qui nuit à l’indépendance des administrateurs et, partant, à la gouvernance d’entreprise.

Dans sa publication du 20 juin 2017, Le Quotidien de l’Economie revient sur une les résultats d’une analyse de la Banque Mondiale réalisée en 2014 et dont les résultats sont repris par le Fonds Monétaire International (FMI). Laquelle indique que sur un échantillon   de 33 entreprises publiques, soit plus des 2/3 des administrateurs relèvent du gouvernement.

Pour le FMI, ce type de gérance peut «affaiblir les capacités   économiques   des   entreprises concernées dans la mesure où ces fonctionnaires n’ont pas forcément l’expérience et les compétences pratiques nécessaires pour gérer une entreprise», note le journal. La loi interdit aux administrateurs d’accomplir plus de deux mandats consécutifs de trois ans, mais plusieurs conseils d’administration ne se renouvellent guère, les administrateurs dépassant souvent la limite légale de deux mandats. L’analyse de la Banque mondiale révèle aussi que le niveau de rémunération des membres des conseils d’administration est élevé par rapport à celui de leurs homologues du secteur privé.

Et, le FMI arrive à  la  conclusion selon laquelle les dispositions concernant la gouvernance et la responsabilisation comportent un risque considérable de conflit d’intérêts. Les ministères dépensiers ayant des responsabilités à la fois en tant  que  propriétaires et organes de tutelle. ce qui leur permet de mener des politiques publiques par l’intermédiaire des entreprises publiques plutôt que par les voies budgétaires ordinaires, commente le FMI. 

Selon le FMI, la transparence est limitée et le contrôle se révèle inefficace. Pourtant, comme le relève le FMI, selon les dispositions de la loi, toutes les   entreprises non financières du Cameroun doivent se conformer aux règles comptables de l’OHADA (Organisation pour l’harmonisation en Afrique du droit des affaires). Et à cette fin, tous les comptes financiers doivent être examinés par un commissaire aux comptes approuvé par la Communauté économique des États de l’Afrique centrale, et validés par une assemblée générale dans les six mois qui suivent la fin de l’exercice, peut-on lire.

D’après un rapport de juin 2014, la Chambre des comptes de la Cour suprême du Cameroun a constaté que, ces dernières années, seulement une entreprise publique sur cinq a produit des états financiers annuels. La qualité globale des informations   financières   laisse   à désirer et le rapport sur la compétitivité globale (2014-2015) classe le   Cameroun   124e   (sur   144   pays examinés)   pour   la   solidité   des normes d’audit et d’informations financières, relaie Le Quotidien de l’Economie.  

 

Auteur:
Géraldine IVAHA
 @givahaCIN
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