Dans sa publication du 20 juin 2017, Le Quotidien de l’Economie revient sur une les résultats d’une analyse de la Banque Mondiale réalisée en 2014 et dont les résultats sont repris par le Fonds Monétaire International (FMI). Laquelle indique que sur un échantillon de 33 entreprises publiques, soit plus des 2/3 des administrateurs relèvent du gouvernement.
Pour le FMI, ce type de gérance peut «affaiblir les capacités économiques des entreprises concernées dans la mesure où ces fonctionnaires n’ont pas forcément l’expérience et les compétences pratiques nécessaires pour gérer une entreprise», note le journal. La loi interdit aux administrateurs d’accomplir plus de deux mandats consécutifs de trois ans, mais plusieurs conseils d’administration ne se renouvellent guère, les administrateurs dépassant souvent la limite légale de deux mandats. L’analyse de la Banque mondiale révèle aussi que le niveau de rémunération des membres des conseils d’administration est élevé par rapport à celui de leurs homologues du secteur privé.
Et, le FMI arrive à la conclusion selon laquelle les dispositions concernant la gouvernance et la responsabilisation comportent un risque considérable de conflit d’intérêts. Les ministères dépensiers ayant des responsabilités à la fois en tant que propriétaires et organes de tutelle. ce qui leur permet de mener des politiques publiques par l’intermédiaire des entreprises publiques plutôt que par les voies budgétaires ordinaires, commente le FMI.
Selon le FMI, la transparence est limitée et le contrôle se révèle inefficace. Pourtant, comme le relève le FMI, selon les dispositions de la loi, toutes les entreprises non financières du Cameroun doivent se conformer aux règles comptables de l’OHADA (Organisation pour l’harmonisation en Afrique du droit des affaires). Et à cette fin, tous les comptes financiers doivent être examinés par un commissaire aux comptes approuvé par la Communauté économique des États de l’Afrique centrale, et validés par une assemblée générale dans les six mois qui suivent la fin de l’exercice, peut-on lire.
D’après un rapport de juin 2014, la Chambre des comptes de la Cour suprême du Cameroun a constaté que, ces dernières années, seulement une entreprise publique sur cinq a produit des états financiers annuels. La qualité globale des informations financières laisse à désirer et le rapport sur la compétitivité globale (2014-2015) classe le Cameroun 124e (sur 144 pays examinés) pour la solidité des normes d’audit et d’informations financières, relaie Le Quotidien de l’Economie.