Cameroun – Crise Anglophone: Des sécessionnistes érigent un mur sur la route de Bafut (région du Nord-Ouest)

Par Peter KUM | Cameroon-Info.Net
YAOUNDE - 24-Mar-2019 - 13h21   6707                      
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Mur sur la route de Bafut Facebook
Un mur a été érigé à l’entrée de la ville de Bafut dans la nuit de jeudi à vendredi 22 mars 2019 par des militants séparatistes.

L’arrondissement de Bafut situé dans le département du Mezam, est coupé du reste de la région du Nord-Ouest. Des sécessionnistes ont érigés un mur sur la route qui mène à Bafut selon des sources sécuritaires de la région du Nord-Ouest.

« Les séparatistes ont tout d’abord creusés une fondation et ensuite ont construits un mur avec du matériel en béton armé. Ceux qui ont construit ce mur, ont  introduit une armature en acier pour assurer une fondation ultra-stable avant de commencer les premiers mètres du mur en béton armé », explique notre source.

 

Mur sur la route de Bafut (c) Facebook

Pour empêcher l’avancée des forces de défense, les ambazoniens barricadent ou coupent régulièrement les voies terrestres. Dans la nuit du 08 au 09 septembre 2018, des sécessionnistes avaient coupés la route au lieu-dit Akum sur l’axe Bamenda-Bafoussam. A l’aide d’un engin lourd, ils avaient creusés la falaise d’Akum, empêchant du même coup toute circulation automobile sur cet axe.

La situation sécuritaire s'est dégradée dans les deux régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest durant l'année écoulée. L'Organisation Non-gouvernementale (ONG) International Crisis Group considère que la crise dite anglophone est l'un des dix conflits à surveiller en 2019 dans le monde.

International Crisis Group estime que « ni le gouvernement, ni les groupes séparatistes n'ont l'intention de dialoguer aujourd'hui », une étape pourtant incontournable selon l’ONG pour que la situation s'améliore dans les deux régions en crise depuis octobre 2016.

Tanda Theophilus chercheur pour l'ONG International Crisis Group rapporte qu’il y a déjà une dizaine de groupes armés dans les régions anglophones du Cameroun. Ces milices qui campent dans la forêt, réussissent des attaques contre l’armée régulière parce qu’ils ont « la maîtrise du terrain ». Les groupes armés du mouvement sécessionniste frappent et retournent dans la brousse.

Plus de 200 membres des forces de défense et de sécurité camerounaises ont perdu la vie dans ce conflit ainsi que plus de 500 civils, selon le groupe d'analyse International Crisis Group.

Cette crise a été largement évoquée le 31 décembre par le président dans son discours de vœux. Paul Biya s'est dit conscient des conséquences pour les populations et a de nouveau appelé les groupes séparatistes à déposer les armes.

Auteur:
Peter KUM
 @mafanypet
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