Cameroun - Crise anglophone: La Cour suprême condamne ces enseignants qui désertent les salles de classe ou les amphithéâtres pour exiger l’amélioration de leurs conditions de travail

Par Otric NGON | Cameroon-Info.Net
YAOUNDE - 23-Feb-2017 - 12h12   49806                      
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Audience de rentrée de la Cour suprême - Yaoundé, 22/02/2017 Cameroon Tribune
À ceux-ci, la haute juridiction a rappelé que le droit à l’éducation des jeunes citoyens est défini par les conventions internationales auxquelles a adhéré le Cameroun et est inscrit dans le préambule de la Constitution.

L’audience de rentrée de la Cour suprême a eu lieu hier à Yaoundé sous la présidence du Premier président Daniel Mekobe Sone. En axant son discours, à l’occasion de la rentrée solennelle de la haute juridiction hier sur le thème «La résurgence de la justice privée et l’État de droit au Cameroun», il a tenu à dénoncer une habitude qui se substitue à la justice étatique.

Parmi ces comportements répréhensibles, il a cité l’inflation des «crimes crapuleux», des «crimes rituels» directement ou indirectement imputés à des individus soupçonnés de pratique de sorcellerie» ou sans tenir compte de la marge d’erreur, «les présumés auteurs sont livrés à la vindicte populaire». Ici, on «juge» rapidement et «on exécute» la sentence, rapporte Cameroon Tribune dans son édition du jeudi 23 février 2017.

Pour coller à l’actualité, Daniel Mekobe Sone a fait allusion à ces enseignants qui «désertent les salles de classe ou les amphithéâtres, pour exiger l’amélioration de leurs conditions de travail ou la réponse à leurs revendications». À ceux-ci, il a rappelé que le droit à l’éducation des jeunes citoyens est défini par les conventions internationales auxquelles a adhéré le Cameroun et est inscrit dans le préambule de la Constitution, peut-on lire.

Le Premier président de la Cour suprême est allé plus loin, soulignant au passage les dispositions du Code pénal qui répriment l’entrave au droit à l’éducation scolaire. Pour le premier président de la Cour suprême, la justice privée «est une dérive intolérable dans un État de droit». Selon lui, l’on ne saurait se cacher derrière le prétexte que «la justice ne rassure pas le citoyen» ou qu’elle «n’accomplit pas sa mission avec efficacité», pour se faire justice soi-même.

Toutefois, indique le quotidien gouvernemental, il a souligné que dans une société de droit, «l’Etat est tenu d’assurer la sécurité des personnes et des biens». Une interpellation à l’endroit de tous les intervenants de la chaîne judiciaire.

Auteur:
Otric NGON
 @OtricNgonCIN
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