Cameroun - Crise anglophone: L’armée accusée d’avoir abattu un bébé de quatre mois à Muyuka (Sud-Ouest)

Par Fred BIHINA | Cameroon-Info.Net
YAOUNDE - 21-May-2019 - 11h40   7048                      
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Des soldats camerounais assurent la sécurité d'une cérémonie en l'honneur de militaires tués en zone anglophone, le AFP/Archives/STRINGER
Les circonstances de ce drame qui s’est produit le 20 mai 2019, restent extrêmement floues.

L’armée camerounaise a-t-elle commis une bavure à Muyuka? De l’avis de Akere Muna, il ne fait l'ombre d'aucun doute. Dans un tweet publié le 20 mai 2019, le candidat à la dernière élection présidentielle dénonce l’assassinat d’un nourrisson dans cette ville située dans le département du Fako, région du Sud-Ouest. Un meurtre que l’ancien bâtonnier semble attribuer aux militaires.

«Tirer sur un bébé de 4 mois, a-t-il un sens? Muyuka a vécu ça il y a quelques heures ce 20 mai. Voilà ce que nous sommes, un pays où certaines vies n’ont pas d’importance. Un bébé est condamné à la peine capitale, une vie non encore vécue. Tout simplement BARBARE!», tempête l’ancien bâtonnier de l’ordre national des avocats.

A en croire la journaliste Mimi Mefo, très introduite dans l’actualité relative à la crise dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, des hommes en tenue se sont introduits au domicile d’une femme à Muyuka et ont tiré à bout portant sur un bébé âgé seulement de quatre mois. Notre consœur publie d’ailleurs les photos du corps sans vie de l’enfant et de la mère éplorée.  

«Ils sont entrés de force dans la maison… abattu mon bébé qui dormait pendant que j’étais dans la cuisine… C’est l’armée qui a fait ça, je les maudis. Ces larmes que je verse ne seront pas en vain», raconte la mère en détresse, dans un témoignage recueilli par Mimi Mefo.

Pour l’heure, il est difficile de vérifier la véracité de ces accusations. Les autorités gardent encore le silence. Mais à l’image de Akere Muna, la présidente du CPP, Edith Kah Walla est montée au créneau pour condamner l’acte qu’elle attribue également à l’armée. «C’est au-delà de tout entendement. Un bébé? Un bébé? Quelle menace potentielle le bébé pourrait-il représenter? Comment pouvez-vous confondre un bébé pour autre chose? Dans quelles circonstances une personne, même atteinte de folie, tire-t-elle sur un bébé? C’est trop», a réagi la femme politique.

Fred BIHINA

 

Auteur:
Fred BIHINA
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