Cameroun - Crise anglophone: Le commerce entre le Cameroun et le Nigeria en baisse

Par Géraldine IVAHA | Cameroon-Info.Net
YAOUNDE - 06-Feb-2017 - 13h31   52714                      
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Marché de Bamenda Archives
Lourds de plusieurs milliards de FCFA, les échanges commerciaux entre le Cameroun et le Nigéria souffrent aujourd’hui d’une réelle baisse d’activités due aux villes mortes observées dans les Régions du Sud-Ouest et du Nord-Ouest.

Les commerçants du marché Mboppi à Douala disent être surpris par la tournure des événements dans les Régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. «Nous ne pensions pas que la crise se transformerait et prendrait de telles proportions», a lancé Iyofé, commerçant grossiste d’origine nigériane.

Selon Le Quotidien de l’Économie du 6 janvier 2017, le jeune homme était loin d’envisager que la crise qui au départ concernait les avocats anglophones allait avoir des répercussions dans tous les secteurs d’activités, et avoir des répercussions néfastes sur le commerce.

«Les villes mortes avaient commencé par un seul jour dans la semaine. Ce n’était pas grave, on pouvait se rattraper. Ensuite, on est passé à deux voir trois jours par semaine. Ça, c’est compliqué parce qu’il nous devient difficile d’écouler nos marchandises sur les 3 jours ouvrables qui restent dans la semaine. Nous sommes donc obligés de changer nos plans», souligne Iyofé.

Pourtant, le Gouvernement avait pris des mesures pour un retour rapide à la normale dans la zone anglophone. Cependant, «la grève est effective sur le terrain. Quand on se rend dans cette zone-là, c’est vraiment mort. Il n’y a rien et nous avons peur de nous aventurer au port de Tiko ou de Kumba pour récupérer nos marchandises. La présence du BIR (Bataillon d’Intervention Rapide) ne rassure pas, bien au contraire», raconte une commerçante.

La présidente du Syndicat des commerçants du Wouri, Alice Maguedjio, est d’avis que la peur est normale et les représailles sont redoutées dans de pareilles circonstances. «Quand il y a des situations pareilles, on redoute que des malfrats, des bandits et des pilleurs ne s’infiltrent, pour installer le désordre. Aucun commerçant ne va risquer de tout perdre. Parce que beaucoup de parmi eux, voyage avec de l’argent liquide pour aller acheter de la marchandise», explique-t-elle.

Le marché Mboppi est un marché fournisseur des autres marchés. Quand deux Régions ne viennent plus, cela a des répercussions directes sur le chiffre d’affaires des commerçants, a-t-on appris.

«Ceux qui partent de la zone anglophone avec des marchandises pour Douala repartent avec d’autres marchandises. Ce flux est au ralenti jusqu’à aujourd’hui. Nous souhaitons vivement que ce problème soit résolu ! Parce que la crise n’impacte pas que l’école, elle impacte aussi fortement les activités économiques. Nous évaluons la baisse de notre chiffre d’affaires à 40%, depuis le début de la crise», raconte Alice Maguedjio.

Auteur:
Géraldine IVAHA
 @givahaCIN
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