Yaoundé pense déjà à la reconstruction des régions anglophones détruites par trois années d’une guerre meurtrière qui, selon les ONG, a coûté la vie à environ 3000 personnes et détruit de nombreuses infrastructures (bâtiments publics, routes, habitations etc.)

Le Premier Ministre, Joseph Dion Ngute, a rencontré à cet effet, les partenaires internationaux du Cameroun le 5 décembre 2019 à l’Immeuble Etoile à Yaoundé. Il leur présentait le plan de reconstruction du Nord-Ouest et du Sud-Ouest (NOSO); l’une des recommandations du Grand Dialogue National qui s’est tenu il y a deux mois.

Le relèvement du NOSO va nécessiter d’énormes moyens financiers et les partenaires du Cameroun en sont conscients.

«Le PNUD est aux côtés du gouvernement pour appuyer cette initiative parce qu’il est très important que dans une situation de crise, nous puissions à la fois, apporter de l’assistance humanitaire aux populations, mais en même temps, apporter un soutien pour que les populations puissent se relever au plan des infrastructures de base, notamment l’éducation, les soins de santé, l’accès à l’eau. Il faut aussi faire redécoller la petite économie locale, notamment la reconstruire des marchés et des petites unités de production», a déclaré Jean-Luc Stalon, représentant résident du Programme des Nations Unies pour le Développement.

La France de son côté, indique que l’argent est déjà disponible pour la reconstruction du NOSO.

«Il y a sur le reliquat du Contre de Désendettement et de Développement (C2D), la somme de 62 millions d’euros (moins de 40,5 milliards de FCFA). Il appartient au gouvernement camerounais qui est co gestionnaire de ce C2D, de demander l’attribution de cette somme pour la reconstruction du Nord-Ouest et du Sud-Ouest», a expliqué Philippe Larrieu, chargé d’affaires à l’ambassade de France au Cameroun.

Le diplomate a ajouté que d’autres instruments sont en étude en vue de permettre aux populations des régions anglophones de reprendre les activités économiques et le cours normal de leur vie.

Fred BIHINA