A travers une déclaration commune signée le 11 septembre 2019, huit leaders séparatistes (Ebenezer Akwanga, Flora Asongwe, Edwin Ngang, Ntumfoyn Boh Herbert, Marc Chebs, Augustine Ndangam, John Mbah Akuroh, Elvis Kometa) rejettent le grand dialogue national annoncé la veille par le Président Paul Biya.  Il s’agit selon eux, d’un ‘‘cirque politique’’.

«Nous appelons tous les Camerounais du Sud - de la patrie ou de la diaspora - à fuir tout dialogue organisé par M. Biya, ses sponsors, ses forces d'occupation et les facilitateurs sur lesquels son régime continue de s'appuyer pour prétendre avoir le consentement de mal gouverner notre peuple», écrivent-ils.

Les signataires veulent que «le monde sache qu'aucune position adoptée au cours d'un prétendu ‘‘dialogue national’’ convoqué par M. Biya et tenu où que ce soit au Cameroun ne sera jamais contraignante pour le peuple souverain du Sud du Cameroun».

Ils rappellent enfin leur attachement à l’autodétermination des régions anglophones du Cameroun et invitent par conséquent la communauté internationale à les y accompagner.

Leur déclaration tombe alors que la communauté internationale réagit de façon positive à l’annonce du Chef de l’Etat.

Antonio Guterres, le Secrétaire Général des Nations Unies par exemple, «se réjouit de l'annonce faite aujourd’hui par le Président Paul Biya sur le lancement d'un processus de dialogue national au Cameroun» et «encourage le gouvernement camerounais à veiller à ce que le processus soit inclusif et réponde aux défis auxquels le pays est confronté. Il appelle toutes les parties prenantes camerounaises, y compris la diaspora, à participer à cet effort».

Le dialogue qui va prendre corps dès la fin de ce mois, sera présidé par le Premier Ministre, Joseph Dion Ngute et connaîtra la participation de tous les acteurs, y compris les représentants des groupes armés, a annoncé Paul Biya.

Fred BIHINA