Cameroun - Crise anglophone: Les tueries de Ngarbu-Ntumbaw (Nord-ouest), dont huit enfants, suscitent de l’émoi au sein de la communauté nationale

Par Yannick A. KENNE | Cameroon-Info.Net
YAOUNDE - 16-Feb-2020 - 17h42   8116                      
15
Les huit enfants brûlés vifs. Droits réservés
Des hommes politiques, acteurs de la société civile, artistes…, portent le deuil de ce crime crapuleux, exacerbé par l’assassinat d’enfants innocents.

 

Depuis 48 heures, des images d’enfants calcinés, à la suite d’une tuerie perpétrée le 14 février 2020 au village Ngarbu-Ntumbaw, dans le département du Donga-Mantung, région du Nord-Ouest, circulent sur la toile et dans des médias sociaux. Selon différents rapports concordants de la presse, ils sont huit enfants à avoir été ôtés avec cynisme à la vie, parmi les 35 victimes exécutées sommairement dans des conditions non encore élucidées.

Dans un contexte de guerre permanente entre les groupes séparatistes armés se revendiquant de l’Ambazonie, et les forces de sécurité gouvernementales, il est difficile d’en définir la faction responsable de cet acte odieux. Mais la journaliste Mimi Meffo croit savoir que ce sont les «soldats du gouvernement» qui ont commis ces exactions, et s’offusque par ailleurs du silence du «gouvernement de Yaoundé», qui frise l’indifférence.

L’avocat spécialiste des Droits de l’Homme, Félix Agbor Nkongho, qui impute également cette tuerie aux forces de défense, exige que des «investigations soient menées à la suite de cet horrible meurtre, et que les auteurs soient traduits en justice».

L’homme politique et ancien bâtonnier Akere Muna, leader du mouvement “Now”, s’interroge sur la situation: “Comment en sommes-nous arrivés là pour que la vie humaine perde toute sa valeur. Nous devons tous rechercher la paix avant que ce pays ne perde son âme”. Paul Ayah Abine, l’ancien avocat général à la Cour suprême, et président du People Action Party (PAP), parle pour sa part d’un «génocide».

Le Mouvement pour le Renaissance du Cameroun (MRC) dénonce «énergiquement ce projet criminel et funeste», perpétré selon son porte-parole, Sosthène Médard Lipot, par l'armée camerounaise. Le parti de Maurice Kamto  «émet le vœu qu'un deuil national soit organisé, en hommage aux enfants, femmes et toutes les victimes, tués depuis le début de la salle guerre civile».

Dans le milieu de la culture, des artistes musiciens ont également réagi, à l’instar de Valsero, qui fustige plutôt le silence complice des compatriotes francophones. «Pauvres francophones, vous payerez le prix de ce manque d’empathie. Allez-y, faites la fête, et que votre Bonheur vous étouffe», vitupère le rappeur engagé. La musicienne Lady Ponce n’est pas en reste: «Seigneur, mon cœur saigne. Stop à la guerre, stop à la division, stop à la violence, stop au tribalisme…», s’épanche-t-elle.

Pour l’heure les réactions d’ONG spécialisées dans les Droits de l’Homme restent attendues.

 

 

SUR LE MEME SUJET:




Auteur:
Yannick A. KENNE
 @yanickken39
Tweet
Facebook




Dans la même Rubrique