Cameroun - Crise anglophone: L’opération «Bamenda Clean» critiquée par une frange de la société civile à Bamenda (Nord-Ouest)

Par Claude Paul TJEG | Cameroon-Info.Net
YAOUNDE - 15-Sep-2020 - 09h22   3955                      
4
Échauffourées à Bamenda archives
Contacté par nos confrères de RFI, un responsable de la société civile parle de pillage et de menaces contre des civils.

Le mardi 8 septembre 2020, le gouvernement camerounais a déployé un fort contingent de militaires à Bamenda pour essayer de sécuriser la ville, après des heurts entre miliciens séparatistes et armée régulière observés la semaine dernière, suite au décès d’un policier dans la capitale régionale du Nord-Ouest. L’objectif assigné à ce déploiement militaire significatif baptisé opération «Bamenda Clean» avait pour but de neutraliser les séparatistes armés qui se mêlent parfois à la population pour perpétrer des actes effroyables. Depuis la semaine dernière, l’armée se déploie donc dans les rues désertes de la ville, pour mener des contrôles de routine.

Toutefois, d’après des témoignages recueillis auprès de Joseph Ayea Chongsi, présenté par la radio française RFI comme un responsable de la société civile, certains éléments de l’armée profitent de ces patrouilles pour commettre des abus. «Ils rentrent dans les maisons et pillent. S’ils voient un transistor ou une télé, ils vous demandent si vous avez un reçu, et si vous n’en avez pas, ils le prennent. Ils disent  qu’ils cherchent des séparatistes, mais les séparatistes ne se cachent pas chez les particuliers. L’armée le sait très bien. Est-ce qu’ils essaient de punir la population? Pourtant ils demandent à cette population de les identifier les séparatistes. Donc, je ne comprends pas pourquoi ils font cela, pourquoi ils harcèlent les gens, les intimident. En tout cas tout le monde a peur», a-t-il confié à nos confrères français. Avant de poursuivre en arguant que «cela donne l’impression que c’est un régime militaire et non un régime civil qui est en place. Et ce qui est encore plus embarrassant, c’est qu’il n’y a pas état d’urgence ou de couvre-feu, mais l’armée se comporte comme si c’était le cas».

La radio française RFI qui dans son reportage n’a pas pris le soin d’interroger les responsables du gouvernement, encore moins les autorités militaires, ni fait mention d’une quelconque tentative de prise de langue avec ces dernières concernant ces accusations graves, indique plutôt que le régime de Paul Biya n’a pas précisé le temps que durerait l’opération militaire «Bamenda Clean».

Auteur:
Claude Paul TJEG
 @T_B_D
Tweet
Facebook




Dans la même Rubrique