Cameroun - Crise anglophone: Plus de 240 familles vivent «sous perfusion alimentaire» à Buea (Sud-Ouest)

Par Béatrice KAZE | Cameroon-Info.Net
YAOUNDE - 19-Feb-2020 - 20h13   2171                      
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Insecurite alimentaire archives
Ces familles bénéficient chaque mois, d’une distribution de bons de vivres pour lutter contre la faim.

Le conflit armé dans les régions anglophones fait des ravages. Prises en tenaille entre l’armée et les combattants séparatistes, de nombreuses personnes ont dû fuir leurs villages pour se réfugier dans les villes plus sécurisées, notammentBuea, capitale régionale du Sud-Ouest.

C’est le cas de Camela Ewi qui s’est confiée dans les colonnes du quotidien Le Jour, édition du mercredi 19 février 2020. «On a brûlé nos maisons et tué nos frères à Wum à Bamenda. Nous avons fui pour venir ici», raconte-t-elle. C’est en 2018 qu’elle s’y est rendue avec son mari et leurs trois enfants âgés de 2, 4 et 6 ans.

Selon le journal, pour Camela, l’équation la plus difficile à résoudre est surtout celle de la ration alimentaire. «En octobre 2019, l’ONG International Rescue Committee (IRC) lance un programme de distribution alimentaire dans le Sud-Ouest. Camela y souscrit. Elle remplit les critères et est ainsi retenue parmi les bénéficiaires», peut-on lire.

243 familles bénéficient chaque mois d’une distribution de bons de vivres pour lutter contre la faim. A chaque opération organisée par l’ONG International Rescue Committee, chaque bénéficiaire «tient un coupon avec un numéro de passage. A l’appel du numéro, le bénéficiaire se dirige vers une salle. Il ne reçoit pas de l’argent, mais trois bons qui lui permettront d’aller se ravitailler en vivres dans une boutique à Mile 17», explique notre confrère.

«On a remarqué dans certaines opérations humanitaires que lorsqu’on remettait de l’argent, le père de famille s’en accaparait et le gaspillait dans les alcools ou autres choses. Cet argent servait donc à tout, sauf à nourrir les populations qu’on veut pourtant aider», explique un responsable du Bureau de la Coordination des Affaires Humanitaires (OCHA).

Les aliments proposés sont entre autres «le riz, des arachides, du poisson, de l’huile, du haricot, du koki, du piment, du cube. Les trois bons cumulés ont une valeur de 62 000 FCFA».

L’opération de distribution de bons alimentaires se déroule chaque mois. «Les récipiendaires sont des personnes déplacées internes et des populations de la communauté d’accueil. Elles viennent de Mile 16, Muea, Ekona, Muyuka, Bomaka, Limbé, Bamenda, entre autres localités», indique notre confrère.

Auteur:
Béatrice KAZE
 @T_B_A
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