Cameroun – Crise anglophone: Selon le SDF, la crise anglophone est trop importante pour être diluée avec les aures problèmes qui minent l’Etat du Cameroun.

Par Claude Paul TJEG | Cameroon-Info.Net
YAOUNDE - 11-Jun-2019 - 15h26   6454                      
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L'opposant historique camerounais Ni John Fru Ndi, au congrès de son parti le SDF où il a annoncé qu'il renonçait à AFP/Reinnier KAZE
C’est l’une des observations et recommandations contenues dans le manifeste publié par le Social Democratic Front (SDF) à l’issue de la réunion de son comité exécutif national (CEN) qui a eu lieu du 08 au 09 juin 2019 à Yaoundé, sous la présidence de Ni John Fru Ndi

Dans un rapport publié le 2 mai 2019, l’ONG International Crisis Group a révélé que la crise sécuritaire qui sévit dans les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest a déjà causé la mort de 1850 personnes et environ 530.000 déplacés depuis 2016. Chaque mois, des crimes horribles dont l’armée camerounaise et les séparatistes se rejettent souvent la responsabilité,  y sont commis. Notamment des décapitations, des infanticides, des assassinats ciblés, des sabotages etc… C’est cette situation sécuritaire précaire qui a motivé le SDF à inclure dans le manifeste qui a été publié à l’issue de la réunion du Comité Exécutif du parti,  une mention à titre préventif qui stipule que «la Crise anglophone est trop importante pour être diluée avec les autres problèmes qui minent l’Etat ou la confondre  avec des problèmes ethniques»

Cette exclusivité, que selon le SDF, l’Etat du Cameroun devrait accorder à la résolution de la crise anglophone, le parti l’accompagne de quelques conditions. Notamment, la sollicitation de Ni John Fru Ndi pour négocier un cessez-le-feu dans la «Guerre civile» au Nord-ouest et au Sud-ouest, à l’effet d’ouvrir la voie au dialogue. Ainsi que la mise en place d’un gouvernement de transition pour résoudre cette «guerre civile». Car, selon le Social Democratic Front, le régime de  Biya a clairement montré qu’il fait partie du problème.

Dans ce document officiel, le comité exécutif ne fait pas que des propositions,  il y condamne également des attitudes adoptées par les pouvoirs publics qui constituent selon lui  des blocages sérieux à la résolution de la crise anglophone. Le CEN, évoque notamment «la campagne  du gouvernement de Biya  visant à chasser toute intervention étrangère au Cameroun et rappelle aux amis du Cameroun leur droit de prévenir et de protéger le peuple contre un génocide dans les régions anglophones du pays», «l’attitude des autorités du parlement camerounais, condamnant la réaction du parlement Européen qui se montre préoccupé par la situation humanitaire dans les régions anglophones». Dans un tout autre développement le parti à la balance s’indigne du récent incendie à la SONARA, «qui illustre à merveille la mauvaise gestion et l’utilisation des équipements obsolètes qui ont détruit les sociétés d’Etats» Pense le Sdf.   Pour terminer, le SDF estime que la crise sécuritaire qui sévit dans la région anglophone ne permet pas d’y organiser des élections fiables et légitimes, qu’il faudrait au préalable la résoudre avant de penser à des élections au niveau national.  

                                                                                                                            

Auteur:
Claude Paul TJEG
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