La sentence a été prononcée à 5h38 par le tribunal militaire de Yaoundé ce mardi 20 août 2019, d’après le porte-parole des leaders séparatistes, Amungwa Tanyi Nicodemus. Pour Sisiku Ayuk Tabe et ses coaccusés, ça sera la peine de prison à perpétuité. Selon Amungwa Tanyi Nicodemus, la sentence a été prononcée en « violation flagrante » des droits de l'homme.

Poursuivis pour l’organisation d’un mouvement sécessionniste dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, Sisiku Ayuk Tabe et ses neuf coaccusés avaient comparu le 1er novembre 2018 devant la Cour d’appel de Yaoundé. C’était la première fois qu’ils se présentaient devant les juges depuis leur interpellation le 5 janvier 2018 au Nigeria.

Lors de cette audience encadrée par un important dispositif militaire, les dix coaccusés avaient introduit une demande de liberté conditionnelle afin de mieux préparer leur défense.

« Ces gens ont un statut de réfugié. Leur arrestation et extradition est une violation de la convention de Genève. Nous avions demandé leur libération immédiate et sans condition et qu’ils soient renvoyés au Nigeria », avait defendu leur avocat, Christopher Ndong.

Il y a quelques semaines, Sisiku Ayuk Tabe, se disait favorable au dialogue annoncé par le Gouvernement pour mettre un terme à la crise anglophone. Il l'avait fait savoir dans une déclaration signée le 27 mai 2019. Dans celle-ci, il fixe néanmoins des conditions avant toute ouverture éventuelle des discussions.

Cette déclaration du principal leader séparatiste, emprisonné depuis janvier 2018 se décline en sept principaux points majeurs. A savoir, les causes du conflit, les enjeux, les parties en présence, les conditions de la négociation, les médiateurs, le lieu et la finalité des discussions.