Cameroun - Crise anglophone: Sisiku Ayuk Tabe et cie retournent au Tribunal ce Jeudi 7 Fevrier 2019 pour un procès qui bute sur une polémique sur la nationalité des prévenus.

Par Adeline ATANGANA | Cameroon-Info.Net
YAOUNDE - 07-Feb-2019 - 05h15   5776                      
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Ayuk Tabe au tribunal Facebook
  Nommé en remplacement du Colonel Abega Mbazoa, l’officier magistrat, Colonel Mem Michel, va présider ce jeudi 07 février 2019, sa deuxième audience du très délicat dossier de l’affaire des leaders sécessionnistes.

Depuis trois audiences, la deuxième pour le nouveau président Mem Michel, le procès du président de l’Etat fantôme d’Ambazonie Sisiku Ayuk Tabe et ses coaccusés, achoppe au niveau de la nationalité des prévenus. Ces derniers, contre l’avis du juge, refusent de reconnaitre qu’ils sont de nationalité camerounaise.

A la quatrième audience ce jeudi 07 février 2019 au Tribunal militaire de Yaoundé, il faudra lever cette pierre d’achoppement avant d’avancer dans ce feuilleton judicaire qui s’annonce long.  

Il y a aussi que le démarrage de ce procès a trainé en raison du changement du président du tribunal. Ainsi, la deuxième audience tenue le jeudi 10 janvier 2019, s’est transformée en une sorte de prise de contact. L’officier magistrat Abega Mbazoa, épouse Eko, qui avait présidé la première audience de cette affaire le 06 décembre 2018, n’est plus revenue le jeudi 10 janvier 2019. Pour des raisons non divulguées, elle a été remplacée par le colonel Mem Michel.

« Ce changement nous a fait perdre beaucoup de temps parce que le nouveau juge a repris totalement avec l’identification des prévenus. Il y a également eu des débats sur des questions qu’on avait déjà évacuées lors de la première audience » a déclaré agacé, un avocat des accusés.

Et comme lors de la première audience, Sisiku Ayuk Tabe, le président de l’Etat fantôme d’Ambazonie et les neuf membres de son état-major, présents au tribunal militaire, se sont présentés pendant leur identification, comme des Ambazoniens. Afin d’apporter de l’eau au moulin de leurs clients, les avocats des accusés ont tenté de prouver que ces derniers ont été arrêtés au Nigeria en violation des lois internationales sur la protection des réfugiés…

Les débats ont trainé ce jeudi-là jusqu’à tard dans la nuit avant que le nouveau juge ne se décide de renvoyer l’affaire à ce jeudi 07 février 2019.  A l’entame de la prochaine audience, il sera question d’évacuer d’abord l’épineux blocage sur la nationalité des accusés. « Elle ne saurait constituer un blocage sur la condamnation des terroristes » tranche Maitre Anicet Magnigni, conseil de l’Etat du Cameroun.

Soupçonnés d’être les cerveaux des rebelles qui ont pris les armes pour réclamer l’indépendance du Sud-Ouest et Nord-Ouest, les deux Régions anglophones du Cameroun, Sisiku Ayuk et compagnie, avaient été arrêtés au Nigeria en janvier 2018, avant d’être transférés au Cameroun.

Auteur:
Adeline ATANGANA
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