L’activité économique a tourné au ralenti à Mombo le 18 février 2019. Les populations de cette localité dont l’agriculture est la principale source de revenus, n’ont pu se rendre dans les champs. Même les élèves ont déserté les établissements scolaires. «Nous sommes vraiment dépassés, nous devons semer les arachides, mais aujourd’hui, aucune femme n’a bougé», indique une habitante de Mombo.

Cette petite commune d’environ 10 000 âmes, située dans le département du Moungo, région du Littoral, a subi une attaque dans la nuit du dimanche 17 au lundi 18 février 2019. «Vers 22h, des hommes armés sont arrivés à bord de quatre motos par les rails. Après, nous avons entendu des coups de feu au niveau de la brigade de gendarmerie», raconte un témoin de la scène.

Sur les images diffusées par Equinoxe télévision, l’on voit des impacts de balles sur les murs de maisons et sur les véhicules. Prise pour cible, la chefferie de la localité a été en partie détruite. Deux civils ont été tués au cours des échanges de tirs entre les assaillants et les gendarmes. Après leur forfait, les insurgés sont repartis.

Pour les populations, il ne fait aucun doute qu’il s’agit d’un acte perpétré par les combattants séparatistes qui opèrent dans la région voisine du Sud-Ouest. «Mombo est située à proximité du Sud-Ouest. L’Etat doit faire quelque chose pour éviter un effet de contagion», lance une habitante apeurée.

Pour l’heure, les autorités n’ont pas réagi à ce nouveau développement de l’actualité. Pourtant Mombo, terre d’accueil de plusieurs déplacés de la crise anglophone, est située à quelques 65 kilomètres de la capitale économique, Douala. C'est la troisième attaque dirigée contre une localité de la région du Littoral, voisine de celle du Sud-Ouest.

Fred BIHINA