Cameroun - Crise anglophone: Voici des réactions au lendemain de la publication du décret interdisant le Consortium de la société civile anglophone

Par Géraldine IVAHA | Cameroon-Info.Net
YAOUNDE - 19-Jan-2017 - 20h08   56893                      
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Hervé Emmanuel Nkom Archives
Pour certains Camerounais, la décision du ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation d’interdire les activités du Consortium de la société civile anglophone pourrait envenimer la situation.

Me Alice Nkom, avocate au Barreau du Cameroun: «Je suis déçue de cette réaction d’un Gouvernement mature qui appartient à un régime qui a 34  ans d’expérience avec ses populations. Je pense qu’ils viennent de casser le thermomètre avec une violence rare pour essayer de faire baisser la température dans le corps du malade. Sauf que ce n’est pas un procédé digne d’un pays comme le Cameroun ni digne d’un Chef de l’État comme le nôtre qui est une personnalité respectée et qui devrait toujours être un modèle en Afrique centrale. Voilà des compatriotes dont on dit que leurs réclamations sont légitimes. À partir de ce moment-là, peu importe qui représente qui ? Il y a eu des démarches qui ont été faites même s’il y a eu beaucoup de maladresses du Gouvernement dans la conduite de ces négociations. (…).»

Hervé Emmanuel Nkom, homme politique membre du Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (RDPC): «Il y a un temps pour tout et maintenant c’est le temps de la République et il faut mettre un terme à toute cette gesticulation. C’est la fin de la récréation. L’ordre doit régner. Ceux qui ont voulu détourner des réactions à des fins politiciennes vont comprendre que nous sommes devant une République debout. Et René Emmanuel Sadi a pris la décision qu’il fallait pour que personne ne vienne entraver le vivre ensemble du Cameroun qui est un et indivisible. Croyez-moi, que ceux qui souhaitent que les enfants n’aillent pas à l’école seront déçus. On va rattraper les heures de cours même si ça va ramener un surcroît de travail».

Jean Baptiste Sipa, coordonnateur de l’Organisation Non-Gouvernementale Article 55: «Je ne sais pas d’où est sorti le consortium dans le problème anglophone. Comment ça se fait que subitement, le consortium sorti de nulle part devienne le principal adversaire du Gouvernement ? Si bien que celui-ci est obligé d’écouter le Consortium plutôt que d’analyser et écouter les anglophones. Même  si les classes recommencent aujourd’hui, il y aura quand même une année blanche. Les enfants ont déjà perdu trois mois si on reprend les cours aujourd’hui. Je conseille aux parents de faire une démarche auprès du Président de la République, père de la nation et lui signifier qu’ils ne connaissent ni d’Ève ni d’Adam les gens du consortium qui  viennent confisquer leurs exigences. Il ne faut pas dribler la population qui parle pour aller chercher un entretien avec des gens qui ne représentent rien».

Eugène Ejenguelè, membre du conseil exécutif  et président de l’antenne local Douala de l’Association pour la Défense des Droits des Étudiants du Cameroun (ADDEC): «Il faut affirmer avec virulence qu’il n’existe aucune raison légitime ou légale qui puisse justifier ce traitement dégradant réservé aux citoyens. Ces revendications sont sans aucun doute justifiées et légitimes. En effet, il est utile de rappeler que  la grève engagée par l’Association pour la défense des droits des étudiants du Cameroun (ADDEC) en 2005 avait pour principale cause l’obligation imposée par le Recteur Sammy Chumbow aux étudiants de payer la totalité des droits universitaires afin de pouvoir participer aux examens de premier semestre. Les accords ayant abouti à des résolutions de sortie de crise en 2005 avec le présent ministre de l’Enseignement supérieur (…)».

Auteur:
Géraldine IVAHA
 @givahaCIN
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