Cameroun - Crise anglophone/Jean Tsomelou (SG du SDF): «Qu’on renvoie les enfants des déplacés anglophones chez eux. Nous n’en pouvons plus»

Par Fred BIHINA | Cameroon-Info.Net
YAOUNDE - 23-Apr-2019 - 12h15   5304                      
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Jean Tsomelou M L Simo
Pour l’ex-sénateur, la région de l’Ouest ne peut plus contenir les déplacés de la crise anglophone.

Jean Tsomelou est exaspéré. Dans une réaction au quotidien Mutations en kiosque ce 23 avril 2019, le Secrétaire général du Social Democratic Front (SDF) demande le retour des déplacés de la crise anglophone qui vivent dans la région de l’Ouest. «Qu’on renvoie les enfants des déplacés anglophones chez eux. Nous n’en pouvons plus. Qu’ils rentrent chez eux», fulmine l’ex-sénateur.

C’est que, la région de l’Ouest, voisine du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, est débordée par l’afflux des déplacés, fuyant l’instabilité dans les zones anglophones. En parcourant un article de JADE (Journalistes en Afrique pour le Développement), repris par Mutations, on apprend que l’Ouest a déjà accueilli environ 50 000 déplacés originaires des régions anglophones. Ils affluent surtout dans trois départements: la Menoua, les Bamboutos et le Noun.

«Dès que j’arrive au village, je trouve toujours plus de 200 déplacés anglophones assis chez moi en train de m’attendre. La plupart sont des enfants qui ne vont même pas à l’école. Beaucoup n’ont rien à manger, d’autres n’ont pas de vêtements. A cela il faut ajouter des cas de maladie. Ils demandent tous que je trouve une solution à leurs problèmes. Chaque fois, je suis obligé de mettre la main dans ma poche pour les aider. Mais, là c’est trop! Surtout qu’ils viennent de plus en plus nombreux. Nous les particuliers, sommes fatigués de faire des dépenses. Que le gouvernement prenne ses responsabilités ou qu’on les renvoie chez eux», tempête Jean Tsomelou, originaire des Bamboutos.

Cette hypothèse est balayée d’un revers de la main par le gouverneur de la région de l’Ouest. Même s’il reconnait que la situation est difficile, Awa Fonka Augustine affirme que les populations locales ont le devoir d’accueillir les déplacés en difficulté. «Ce n’est pas la politique du gouvernement. Vous savez, les Nations Unies nous regardent. Est-ce qu’on a le droit de refouler les enfants en difficulté ? Non. Nous devons les accueillir. Nous avons accueilli les tchadiens dans le Nord, on les a recasés à l’Extrême-Nord. On ne les a pas refoulés, comment peut-on refouler des Camerounais ?», interroge le gouverneur.

Exhortant les mairies à se mobiliser davantage pour accueillir les déplacés, l’autorité administrative rassure que des mesures sont prises pour apporter une réponse à cette situation.

Fred BIHINA

Auteur:
Fred BIHINA
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