Cameroun - Crise anglophone/Me Nico Halle (président de l’Assemblée générale de l’ordre des avocats): «toutes discussions menées sans libération totale de tous ceux qui ont été mis en prison sont vouées à l’échec»

Par Jean-M NKOUSSA | Cameroon-Info.Net
YAOUNDE - 10-May-2017 - 15h54   23482                      
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Me Nico Halle Archives
L’avocat est inquiet de l’évolution de la situation près de sept mois après le début de la crise.

Des efforts ont été faits, mais ils restent insuffisants. C’est le message de Me Nico Halle. Le président de l’Assemblée générale de l’ordre des avocats du Cameroun, dans La Nouvelle Expression (LNE) parue le 8 mai 2017, donne son avis sur l’évolution de la crise sociopolitique qui secoue le Nord-Ouest et Sud-Ouest depuis environ 7 mois.

L’homme de droit salue d’abord les mesures annoncées et mises par le gouvernement en signe de réponse à certaines revendications. Notamment le rétablissement d’internet. « Il faut saluer à juste titre cette marque d’attention de Paul Biya et cela indique tout simplement la volonté de trouver des solutions pour une sortie de crise », se félicite-t-il.

Me Halle redoute cependant que ces mesures ne soient insuffisantes pour ramener le calme et l’apaisement. « Toutes les discussions qui seront menées jusqu’ici sans la libération totale de tous ceux qui ont été mis en prison sans exception, sont vouées à l’échec », ajoute l’avocat.

De son point de vue, la solution est simple : « un arrêt des poursuites. Le Président de la République seul peut ordonner la libération sans condition de tous les détenus, ce qui permettra à tous les acteurs cachés ou en exil de revenir au dialogue. Et si cela parait compliquer, le président Biya peut aussi introduire un projet de loi ordonnant de signer l’amnistie générale à tous ceux qui sont poursuivis dans le cadre de cette affaire. Il faut faire dans la session de juin 2017. Pour qu’il soit couvert lui-même ».

Il ne s’agit pas d’affaiblir l’Etat, dit-il. « Libérer ces personnes ne veut pas enlever l’autorité de l’Etat. Au contraire, c’est pour la préservation de la paix sans laquelle aucune nation ne peut se construire véritablement ».

 

 

Auteur:
Jean-M NKOUSSA
 @jmnkoussaCIN
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