Cameroun – Crise anglophone/René Emmanuel Sadi : « Les bavures des Forces de défense sont observables dans tous les pays, y compris aux Etats-Unis »

Par Adeline ATANGANA | Cameroon-Info.Net
YAOUNDE - 19-Nov-2019 - 13h01   8662                      
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René Sadi, porte-parole du gouvernement archives
Le ministre camerounais de la Communication, porte-parole du gouvernement, reconnait de manière indirecte quelques griefs faits aux forces de défense et de sécurité dans la guerre contre les combattants séparatistes.

 

Le gouvernement camerounais a pris tout son temps. 18 jours exactement. Le temps entre l’annonce de la décision du président américain, Donald Trump, de suspendre le Cameroun de la liste des pays bénéficiaires des facilités de l’AGOA en raison « des violentes flagrantes des droits de l’homme dont le gouvernement camerounais s’est rendu coupable » et la réaction officielle du régime de Paul Biya.

Pendant un point de presse dans la nuit du lundi 18 novembre 2019 à Yaoundé, le ministre de la communication, René Emmanuel Sadi, a pris la défense des forces de défense et de sécurité accusées d’exactions dans la guerre contre les populations et les combattants séparatistes.

« En tout état de cause, il convient de rappeler les raisons majeures qui ont contraint le Gouvernement de la République à assurer une présence conséquente de nos Forces de Défense et de Sécurité dans les Régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, à savoir : Préserver l’intégrité territoriale du Cameroun face à des séparatistes hors la loi qui ont pris les armes contre la République ; Assurer la sécurité des personnes et des biens dans les Régions concernées. En relevant que ceux sont là des missions régaliennes auxquelles aucun Gouvernement digne de ce nom ne saurait se dérober, le Gouvernement réaffirme que ces missions ont été accomplies et continuent de l’être en toute responsabilité, avec mesure et professionnalisme et dans le respect des droits humains, par les éléments de nos Forces de Défense et de Sécurité » a exposé le ministre de la communication, porte-parole du gouvernement avant de reconnaitre de manière indirecte quelques griefs contre l’armée du Cameroun.

« Au demeurant, aucune Armée au monde n’est exonérée des dégâts collatéraux. Les bavures des Forces de Défense et de Maintien de l’ordre, sont observables dans tous les pays, y compris aux Etats-Unis, sans que l’on puisse inférer systématiquement à un déni de démocratie dans les Pays concernés, ou à l’inexistence d’un Etat de droit. Sauf à considérer qu’il existe deux poids, deux mesures pour juger des avancées démocratiques des Etats, autrement dit, ce qui vaut pour les uns, ne l’est pas forcément pour les autres. Sous ce rapport, le Gouvernement camerounais estime qu’il y a comme un réel danger pour l’harmonie des relations internationales à tenter de consacrer le primat des ONG ou des groupes de pression dans l’appréciation des faits sociaux ou sociétaux, et singulièrement en matière de respect des droits humains. Le Cameroun, en ce qui le concerne, est et demeure un Etat de droit, et à l’échelle de l’Afrique voire du monde, a tout lieu de tirer fierté de ses avancées en matière de démocratie, et plus précisément de respect des droits humains et des libertés. Voilà pourquoi le Gouvernement de la République entend une fois de plus apporter un démenti formel aux accusations portées contre les Forces Armées Camerounaises, et en appelle à plus de discernement de la part des autorités américaines, afin qu’elles reconsidèrent leur jugement excessif, qui, de surcroît, semble occulter ou minorer les exactions horribles perpétrées par les hordes déshumanisées de séparatistes, et accablent péremptoirement les Forces Camerounaises de Défense et de Sécurité qui pourtant font leur devoir et rien que leur devoir au service de leurs concitoyens, et partant, de la Nation tout entière ».

Auteur:
Adeline ATANGANA
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