Tibor Nagy revient à la charge au sujet de la crise d’indépendance au Nord-Ouest et au Sud-Ouest (NOSO), les deux régions anglophones du Cameroun.

De passage devant le parlement américain le 19 novembre 2019, le secrétaire d’Etat adjoint des Etats-Unis en charge de l’Afrique a appelé à un «vrai dialogue» autour de cette crise et à un «transfert de pouvoir» vers les régions anglophones en crise.

L’administration américaine a en effet accueilli timidement la tenue, il y a un mois et demi, du Grand Dialogue National qui a recommandé la mise sur pied d’un statut spécial pour les régions anglophones. Le pays de Donald Trump préconise des discussions inclusives avec les séparatistes qui avaient boycotté les assises de Yaoundé.

Tibor Nagy a estimé que l’entourage du Président Paul Biya lui faisait croire que l’option militaire était la solution au problème. «Les gens autour du Président Paul Biya lui font miroiter une victoire militaire. La vérité, c'est qu'il n'y aura pas de victoire militaire», a-t-il déclaré au cours de son audition à la Chambre des représentants.

Le haut responsable américain dit redouter une radicalisation des positions en faveur de l’indépendance du NOSO.

«Chaque jour, davantage de Camerounais, qui étaient probablement au départ des Camerounais très loyalistes, commencent à se dire que la sécession est peut-être la bonne solution», croit savoir Tibor Nagy.

Il a ainsi plaidé en faveur de mesures d’apaisement et insisté sur des «annonces d’intérêt pour ceux qui sont encore dans le camp des modérés».

En trois ans, la crise au NOSO, selon les ONG, a déjà fait plus de 3000 morts et environ 600 000 déplacés internes et au moins 50 000 réfugiés au Nigeria.

Fred BIHINA