Aucun poste de responsabilité issu du dernier congrès du Mouvement africain pour la nouvelle indépendance et la démocratie (Manidem), tenu en 2015, n’est plus valable. C’est du moins la résolution de l’Assemblée Extraordinaire des cadres du parti, qui s’est déroulée le 1er juillet dernier à Douala. Ces cadres ont suspendu l’ensemble des structures du parti jusqu’au congrès et a mis sur pied, un Comité de réorganisation (CR), présidé par Sébastien Ngontheu, co-fondateur du Manidem, Justin Zambo, membre, Bedimo Kouo, membre chargé de la Communication, Valentin Dongmo, chargé des finances.
« Nous l’avons dit, l’organisation est au-dessus des statuts, c’est l’organisation qui crée des statuts pour la soutenir dans ses actions, en aucun moment, ces statuts ne peuvent être au-dessus de l’organisation. C’est pour cette raison que l’organisation peut prendre certaines décisions au moment opportun, surtout quand ils ne sont pas adoptés, comme c’était le cas depuis l’élection du président. Ces statuts n’ont pas été validés parce que Dieudonné Yebga avait un agenda caché », déclare Bedimo Kouo, ancien membre du bureau politique. Cette déclaration a été faite au cours d’une conférence de presse donnée ce mercredi 9 août 2017, par Anicet Ekanet accompagné de certains membres de ce parti politique d’opposition, à leur permanence à Douala. A l'annonce de cette rencontre, Dieudonné Yebga, le président « déchu » par les cadres a annoncé sur son mur facebook, « que cette rencontre était organisée par des imposteurs, en mettant en garde les médias et les Camerounais contre ce petit groupuscule ».
Crise de leadership
L’une des premières résolutions du CR est la nomination spéciale d’Anicet Ekanet comme coordonnateur des activités du parti jusqu’au prochain congrès avec l’impossibilité de se voir confier ou postuler au poste de président du parti. Cet organe réaffirme également la position idéologique et stratégique du Manidem conformément à celle adoptée au dernier congrès qui stipule que ce parti est membre du Front progressiste et panafricaniste et à comme alliés naturels le Moci, l’Upa et le Parena, tous engagés dans la rupture néocoloniale.
Cette sortie de la partie acquise à Anicet Ekanet, candidat de ce parti d’opposition à la dernière élection présidentielle, intervient après la sortie le 29 juillet dernier, de Dieudonné Yebga, le président élu au dernier congrès et aujourd’hui vomi par certains de ses camarades d’hier. « Ekanet est un aîné dans la lutte, qui s’est fait un nom avant même la création du Manidem. Dont c’est une icône à laquelle nous faisons référence. Nous n’avons pas honte de dire qu’il a un lourd poids politique, par seulement au niveau du Manidem, même aussi au niveau de l’ensemble de l’opposition. Sa personnalité dépasse largement celle du Manidem », souligne Bedimo Kouo.
Lors de sa sortie, Dieudonné Yebga avait alors annoncé la suspension d’Anicet Ekanet, Bedimo Kouo, Jean Baptiste Ketchanteng et Charles Nforgang tous, membre du bureau politique. Une décision prise lors du CNC le 29 juillet dernier à Mbankomo, mais battue en brèche et jugée illégale par l’équipe d’Anicet Ekanet. C’est dire que la crise au sein du Manidem est loin de connaître son dénouement.
Marie Louise SIMO