Cameroun - Crise socio-politique: Les acteurs de la manifestation du 18 mai 2019 à Paris réclament l’ouverture d’un «dialogue national souverain»

Par Pierre Arnaud NTCHAPDA | Cameroon-Info.Net
YAOUNDE - 21-May-2019 - 19h23   6245                      
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Franklin Nyamsi, Patrice Nganang, Brice Nitcheu à la marche de Paris Facebook
Dans la déclaration rendue publique au terme de leur marche, ces membres de la diaspora camerounaise posent sept conditions préalables à l’organisation de ce forum.

Les Camerounais qui ont marché à Paris le 18 mai 2019 ne se sont pas contentés de battre le pavé. Ils ont conclu leur action par une déclaration. Lue par le professeur Franklin Nyamsi, elle contenait plusieurs articulations. L’une d’elles exigeait du président français qu’il rompe avec le régime de Paul Biya. « Nous venons demander avec insistance à Monsieur Emmanuel Macron, président de la République française et à son gouvernement de retirer clairement, fermement, publiquement, ouvertement leur soutien à la dictature de monsieur Paul Biya et de se ranger comme ils l’ont fait pour le peuple algérien du côté du peuple camerounais martyrisé dans l’esprit des résolutions de l’Union Européenne, des exhortations de la puissance américaine, des revendications de l’écrasante majorité du peuple camerounais (…).

Le groupe de marcheurs conduits par Brice Nitcheu, Patrice Nganang, Franklin Nyamsi, « général » Wanto a salué les appels au respect des droits de l’homme formulés par les Etats-Unis, l’Italie, le Royaume Uni et l’Union Européenne. Ils réclament l’ouverture d’un dialogue sur l’avenir du Cameroun baptisé « dialogue national souverain ». Un dialogue qui ne pourra avoir lieu qu’après que les sept conditions que les manifestants du 18 mai posent soient réunies.

Ils exigent la cessation immédiate des actions répressives sur toute l’étendue du territoire contre le peuple camerounais avec retrait de toutes les forces de défense et de sécurité. Ils requièrent la libération immédiate et sans condition de tous les prisonniers politiques anglophones et francophones.

Ils demandent l’ouverture d’une transition politique devant conduire à des élections générales anticipées présidentielles, législatives, régionales, élections auxquelles ils souhaitent voir associées « l’ensemble des puissances ».

Les manifestants de Paris appellent le président camerounais Paul Biya « à accepter qu’à l’issue de ce dialogue national sera définitivement réglée la question des détournements massifs des biens publics dont il est lui-même reconnu dument responsable ».

Ils veulent le voir s’engager, à l’issue de ce dialogue, à faciliter toutes les procédures permettant la restitution de l’ensemble des biens volés au peuple Camerounais conservés au Cameroun comme à l’étranger. C’est ce qu’ils appellent « Opération récupération ».

Ils exigent la mise en place d’une commission de réforme de l’Etat du Cameroun « en vue d’un nouveau Cameroun fédéral à sept ou neuf Etats fédérés dont les Etats du Cameroun anglophone avec en prime  un projet de nouvelle constitution ».

La diaspora veut voir confier le directoire du dialogue national souverain à des personnalités morales irréprochables et associer aux médiateurs les puissances française, européenne, italienne, américaine, chinoise, britannique, russe. Cela « afin que le peuple camerounais décide en conscience d’approuver ou non, tous les accords de coopération, de défense ou les accords économiques existants  à ce jour pour pouvoir être négociés ».

Les manifestants réitèrent leur détermination à souhaiter qu’il soit « immédiatement, dès ce 18 Mai 2019 permis au peuple camerounais dans sa diversité de manifester pacifiquement et librement sur toute l’étendue du territoire national afin que le véritable rapport de forces politique dans le pays s’exprime dans la non violence à la face du monde entier et que l’on sache enfin qui est réellement qui au Cameroun ».  

Auteur:
Pierre Arnaud NTCHAPDA
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