Cameroun - Décès de Manu Dibango: Alain Foka (journaliste): «Il disait à Amobé Mévégué et moi: ''vous êtes des Camerounais, vous ne devez pas changer de nationalité''»

Par Pierre Arnaud NTCHAPDA | Cameroon-Info.Net
YAOUNDE - 24-Mar-2020 - 17h14   22778                      
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Alain Foka Afrique Magazine
Le journaliste de RFI a expliqué sur l’antenne de la «radio mondiale» qu’il considérait le saxophoniste comme un parent et comme une boussole.

Alain Foka a fourni cette mi-journée, un témoignage sur Manu Dibango. Le journaliste de Radio France Internationale (RFI) s’est exprimé sur l’antenne qui l’emploie.

Il a décrit le défunt comme un parent. Un homme au cœur tendre qui lui offrit un jour un cadeau spécial. «Manu Dibango, c’était le tonton depuis le départ, le tonton qui m’a porté. J’ai une relation avec lui qui est un peu une relation de fils. Je vais remonter les souvenirs. Déjà ma première guitare j’allais le voir jouer. Comme je suis gaucher, le jour de mon anniversaire il m’a offert ma première guitare qui était accordée pour le gaucher que je suis, que j’ai gardée une vingtaine d’années», a raconté le présentateur d’Archives d’Afrique.

Alain Foka apprend aux auditeurs de RFI que Manu Dibango donnait son avis sur son travail. Le saxophoniste de renom lui faisait des suggestions et parfois, apportait des corrections à ses productions. «Manu Dibango était mon principal critique. Il réagissait à toutes les émissions. J’avais droit à la critique à toutes les émissions. Surtout Archives d’Afrique. Il me disait: «j’ai vécu ceci tu aurais dû rajouter ça», «il manque ceci à ton émission». Pour les coffrets que j’ai pu faire, je suis d’abord allé les faire regarder et écouter par Manu Dibango», se souvient Foka.

Il décrit surtout un grand patriote qui incitait ses jeunes compatriotes à rester comme lui, fidèle à la patrie. «Il était une boussole pour moi et pour Mévégué (Amobé) aussi. Parce qu’il nous disait: ''vous êtes des Camerounais, vous ne devez pas changer de nationalité. Je suis arrivé depuis 1949, je porte le même passeport camerounais. Il ne nous a permis de changer de nationalité qu’il y a quelques années. Mais pendant toutes ces années nous sommes restés avec le passeport camerounais parce que tonton Manu nous mettait la pression là-dessus», rapporte Alain Foka avec une pointe de regret dans la voix.

«Il a lutté contre cette maladie ces derniers temps. On avait beaucoup d’espoir qu’il se remette. Les réseaux sociaux s’en donnaient à coeur joie mais il était là et on espérait qu’il s’en sortirait. Et aujourd’hui c’est avec une très grande tristesse qu’on en parle. Je pense qu’il va vraiment, vraiment me manquer», fait savoir notre confrère.

Auteur:
Pierre Arnaud NTCHAPDA
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