Me Emmanuel Pensy n’a pas digéré la réponse de Me Jean De Dieu Momo à un post en rapport avec la mort de Me Sylvain Souop qu’il a publié le 17 janvier 2020.  Le ministre délégué à la justice avait répondu à cette publication dans laquelle son confrère parlait de « crime qui ne peut rester impuni » en accusant Pensy et d’autres avocats de « politiser l’affaire ». Invité dimanche 19 janvier 2020 sur Equinoxe télévision, l’avocat militant du RDPC n’a pas fait de cadeaux à son confrère devenu membre du gouvernement. « Il est vrai que c’est mon ami Me Momo qui a parlé. Il parle trop et il parle un peu trop vite. Vous savez lorsque des événements dramatiques de ce type arrivent on réfléchit. Parce qu’il  a dit que c’est un lapsus. Il a parlé du fémur. D’abord je ne sais pas s’il est allé à l’hôpital. Et comment quelqu’un qui est blessé au fémur, tout le monde sait que le fémur n’est pas au niveau du bras, a pu marcher pour aller jusqu’au bloc opératoire. Momo doit savoir que ce n’est pas parce qu’il a fait une coalition avec le RDPC qu’il doit venir dire n’importe quoi ! Surtout dans les réseaux sociaux où il a été ridiculisé par la totalité des personnes. Moi je l’aime bien. Mais il faut faire très attention ! C’est un confrère qui est mort ! C’est un confrère qui était vivant, qui était juste blessé. Et on doit savoir pourquoi il est mort. Moi je n’ai jamais dit que c’était un assassinat politique. Ça n’a pas de sens ! Il n’avait aucun problème avec qui que ce soit », s’insurge-t-il. 

Me Emmanuel Pensy décrit un homme humainement et professionnellement irréprochable dont la vérité sur la mort mérite d’être connue. Il maintient la charge contre Jean De Dieu Momo. « Si vous connaissiez vraiment  ce garçon tel qu’il était, un corps rond, quelqu’un de compétent, quelqu’un qui n’avait de problèmes avec personne et qui part comme ça cela veut dire que n’importe qui peut mourir dans ce pays pour n’importe quoi. Et c’est ça qui me choque. Je crois que Momo doit rester tranquille. Sur ce point, il est ministre délégué. On ne l’a pas appelé pour aller faire l’autopsie, ni aller à l’hôpital pour raconter des choses qui n’existent pas », proteste Me Pensy.

Pour montrer le sérieux de l’affaire l’avocat rappelle l’enquête ouverte par l’Ordre des Médecins. Il dit en attendre beaucoup.  « L’Ordre des médecins avec le Docteur Jules Sandjon qui est un ami,  un camarade de classe, s’est ému, s’est autosaisi de cette affaire,  pour dire que c’est la première fois, pour faire une enquête sur cette affaire. Donc on attend le résultat de cette enquête. Et sur ce point-là, il faut savoir raison garder ».  

Il y a ce dernier conseil qu’il adresse à Me Momo. « Quand on est ministre, on essaie de tourner sa langue plusieurs  fois avant de sortir des inepties. Je ne veux pas de polémique autour du deuil d’un confrère respecté et que nous avons tous aimé et que nous irons l’accompagner à sa dernière demeure ou même nous irons à la procession à Yaoundé. C’est quelqu’un vraiment sur son cas, on ne doit pas dire n’importe quoi. Et je comprends très bien la réaction de mon ami, mon confrère Christopher Ndong. Il faut que la vérité arrive et Plus jamais ça ! Plus jamais que quelqu’un qui a une fracture meure à la suite d’une anesthésie », souhaite-t-il.