Cameroun - Décès de Pape Diouf: L’hommage de Joseph Antoine Bell à «un ami sincère et intègre»

Par Adeline ATANGANA | Cameroon-Info.Net
YAOUNDE - 01-Apr-2020 - 13h07   10743                      
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Pape Diouf (A gauche) et Joseph Antoine Bell Joseph Antoine Bell
Le double champion d’Afrique de football avec l’équipe du Cameroun a marqué de son estampille, l’un des trois grands tableaux qui symbolisent la vie de Pape Diouf, illustre personnalité décédée le 31 mars 2020 à Dakar au Sénégal des suites du coronavirus.

Durant la soirée d’hier 31 mars 2020, Joseph Antoine Bell a tenté de joindre son ami de longue date, Pape Diouf. Il le savait souffrant mais, il ignorait que tout avait basculé.

 «Hervé Penaud, journaliste à «L’Equipe», m’a appelé pour me signifier que Pape Diouf, malade, était sur le point d’être transféré, de Dakar à Nice. Mais moi, à ce moment-là, je dois avouer que je m’apprêtais à l’appeler pour le chahuter. Je n’avais pas réalisé la gravité et, un hasard footballistique, parce que cet appel-là a été coupé par celui de Roger Milla, qui m’appelait, et donc, l’appel en direction de Diouf a été coupé. Puis, quand Hervé Penaud me rappelle, c’est pour m’annoncer la triste nouvelle. J’ai ressenti un choc», relate Joseph Antoine Bell. Il venait de perdre un ami et un complice de longue date qu’il avait encouragé à la fin des années 80, à devenir Agent de joueurs prospère avec dans son carnet des joueurs de renom tels que Joseph Antoine Bell, Basile Boli, Gregory Coupet, Marcel Desailly, Didier Drogba, Samir Nasri.

«Moi, je suis l’homme du début de Pape Diouf. Quand je suis arrivé à Marseille, il était journaliste au journal «La Marseillaise» et moi, joueur, puis capitaine de l’OM. On était ensemble tous les jours. Un jour, parce qu’il avait migré du journal «La Marseillaise» à un journal en construction qu’on appelait «Le Sport», lequel n’a pas vécu longtemps. Voyant que ce journal-là, n’allait finalement pas tenir la dragée haute, tout de suite, je lui ai dit bon mais il va falloir que tu deviennes agent de joueurs. Mais, pour que les joueurs puissent lui faire confiance, je lui avais dit qu’il faut qu’il soit mon agent à moi. Mais moi, en réalité je n’avais pas besoin d’agent… De manière générale, je pense qu’il a fait de grandes choses. De grandes choses comme agent, parce que je ne pouvais en faire un agent que si j’avais confiance en lui, quelqu’un en qui on pouvait avoir une totale confiance, qui était capable de tenir sa parole, qui était capable d’être toujours honnête, et d’avouer ses limites quand il les constatait lui-même, quelqu’un qui ne faisait pas de fausses promesses. Nous étions d’accord que la vérité finit par se savoir donc, autant commencer par la vérité. Et puis, la relation que Pape Diouf a pu avoir avec les dirigeants en étant agent a été si franche qu’elle lui a valu du respect. Quand il est devenu président de l’OM, ce comportement lui a aussi servi dans les relations», souligne Joseph Antoine Bell qui n’a pas manqué de saisir l’occasion pour un appel à une prise de conscience du danger que représente le Covid19.

«La capacité et la nocivité de cet ennemi invisible n’est plus à démontrer. On a quelque chose qui arrive, nous avons un choix entre anticiper ou nous laisser prendre pour aller soigner. Or, on sait bien que prévenir vaut mieux que guérir. Donc, il vaut mieux pour cela observer les deux mesures phares que sont, la distanciation sociale et l’hygiène des mains. La maladie existe vraiment, Manu Dibango en est mort, lorsque Pape Diouf peut en mourir, on se dit voilà les gens que nous avons vu qui sont partis à cause de cette maladie».

Auteur:
Adeline ATANGANA
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