Le Réseau des Défenseurs Droits Humains en Afrique Centrale (REDHAC) maintient le fusil sur la tempe du gouvernement, tenu pour responsable du décès du journaliste Samuel Wazizi, dans des circonstances non encore élucidées. L’émoi international qu’a suscité la disparition de l’animateur de Chillen Musik and TV (CMTV), avait poussé le Chef de l’Etat, Paul Biya, à confier à l’Ambassadeur de France au Cameroun, Christophe Guilhou, au cours d’une audience au palais de l’unité, qu’il avait prescrit l’ouverture d’une enquête.
Un peu plus d’un mois après, c’est l’impasse. Les autorités s’illustrent par un silence assourdissant sur cette affaire, qui de plus en plus semble renvoyée aux calendes grecques. Mais les organismes de défense des Droits de l’Homme n’entendent rien lâcher. La Directrice exécutive du REDHAC, Maximilienne Ngo Mbe, l’a clairement indiqué, dans une interview parue ce lundi 6 juillet dans le quotidien Le Jour.
«Samuel Wazizi a été victime d’une exécution extrajudiciaire. Il a été soupçonné d’une infraction et est mort au courant d’une enquête. Nous avons entendu de la voix de l’ambassadeur de France, à qui le président de la République avait accordé une audience que le président de la République avait pris sur lui d’ouvrir une enquête. Ça fait un mois. Mais si on se veut indulgent, parce qu’on se dit qu’il y a la gravité de la lutte contre le COVID-19, qui a tout bouleversé», déplore cette militante invétérée des droits humains.
Elle préconise par ailleurs, «une saisine musclée» du gouvernement, à travers une mobilisation importante d’associations des Droits de l’Homme, des intellectuels, et des journalistes, pour exiger que la lumière soit entièrement faite sur ce dossier brûlant. Maximilienne Ngo Mbe précise d’ailleurs que son organisation va s’y affairer.
Au cours de l’émission «La Vérité en Face», diffusée le dimanche 5 juillet 2020 sur la chaîne de télévision Equinoxe TV, le porte-parole de l’armée, le Capitaine de Frégate Cyrille Serge Atonfack, a laissé entendre que la dépouille de Samuel Wazizi est scellée, et ne sera restituée à sa famille qu’à la fin de l’enquête prescrite par le président de la République.