Cameroun - Déclaration/Beti Assomo (ministre de la Défense): «Nous avons à faire à un nouveau Boko Haram»

Par Fred BIHINA | Cameroon-Info.Net
YAOUNDE - 29-Jul-2021 - 14h02   10432                      
39
Joseph Beti Assomo Archives
Le défi du Cameroun, indique le ministre, c’est d’adapter la stratégie des forces nationales de défense et de sécurité à cette nouvelle donne.

Les autorités camerounaises sont préoccupées au plus haut point par les dernières attaques de Boko Haram dans la région de l’Extrême-Nord.

En 72 heures, le groupe terroriste a réussi à frapper deux postes de l’armée camerounaise. Faisant 14 morts, dont 13 militaires et 17 blessés. Dans l’une et l’autre incursion, les insurgés ont pu replier vers leurs différentes bases situées dans l’Etat du Borno au Sud-Ouest du Nigéria voisin.

Dépêché à Maroua par le Président Paul Biya, le ministre délégué à la Présidence en charge de la Défense préside en ce moment une importante réunion de sécurité. A l’ouverture des travaux ce matin, Joseph Beti Assomo a reconnu que Boko Haram avait connu des mutations.

«Boko Haram était déjà bien affaibli au cours des dernières années et des derniers mois par nos forces de défense et de sécurité. Mais l’actualité récente au sein de cette nébuleuse a beaucoup évolué de sorte que nous avons à faire maintenant à un nouveau Boko Haram», a déclaré le MINDEF.

Interrogé par la CRTV Radio, la chaîne publique, Pr Saïbou Issa, spécialiste des questions de sécurité dans le Sahel explique les changements intervenus au sein de Boko Haram.

«Il va falloir désormais s’habituer à la recomposition de ce qu’on appelait naguère Boko Haram, qu’il va falloir commencer désormais à appeler l’Etat islamique en Afrique de l’Ouest. Cette reconfiguration remet entre les mains des affidés de l’Etat islamique mère le contrôle de la façade occidentale de notre frontière, c’est-à-dire l’espace qui jusqu’alors était occupé par les différentes factions Boko Haram», analyse l’universitaire.

Pour lui, désormais, les attaques seront de plus en plus ciblées contre des symboles militaires et les instruments de l’Etat. Car, souligne l’enseignant, c’est la propagande de l’Etat islamique en Afrique de l’Ouest qui le recommande.

 

Auteur:
Fred BIHINA
 @t_b_d
Tweet
Facebook




Dans la même Rubrique