Ce dernier vient de dénoncer auprès du président du conseil d’administration de Camair-Co, Mefiro Oumarou, la manière cavalière dont s’est fait ce déménagement, rapporte le journal L’Indépendant, qui précise que «non seulement le préavis n’aurait pas été donné, pire, le bailleur n’aurait pas été averti du départ de son locataire de l’immeuble La Rotonde à Akwa. Et par conséquent, il serait sur le point de traduire le directeur général de Camair-Co devant les tribunaux pour filouterie de loyer».

Dans son édition du lundi 16 janvier 2017, l’hebdomadaire précise que le montant des arriérés de Camair-Co à son bailleur se chiffrerait à plus de 150 millions de FCFA. Cependant, dans les allées de la direction générale de la compagnie, on tente de relativiser le problème. «Nous avons saisi par écrit le directeur général du PMUC pour lui signifier notre volonté de libérer leurs locaux. Mais, en raison du temps imparti, nous n’avons pas pu nous asseoir pour tabler sur les modalités de paiement de notre ardoise», explique au journal un cadre du département juridique de Camair-Co.

«Sur un tout autre plan, soulignent certains responsables du département juridique de la compagnie, ce déménagement nous pose quelques problèmes.  Les locaux ont été occupés alors que les travaux de réhabilitation engagés par l’ex-directeur général n’étaient pas encore achevés. Les deux entreprises adjudicataires sont encore sur le chantier. Les travaux n’ont pas encore été réceptionnés en bonne et due forme conformément à la réglementation. Qui pourra ainsi répondre d’un préjudice quelconque en cas de non-respect du cahier des charges ?», peut-on lire.

L’Indépendant révèle un autre sujet et non de moindre: la volonté manifeste d’Ernest Dikoum d’envoyer le Boeing 767 le «Dja», à nouveau dans les ateliers d’Ethiopian Airlines afin de démonter ses deux moteurs pris en location et dont les propriétaires seraient en froid avec Camair-Co.

Selon le journal, non seulement les charges de location de ces moteurs ne sont pas payées, mais Ernest Dikoum a eu la maladresse de résilier les contrats de location. L’Indépendant rapporte les plaintes de certains responsables techniques de Camair-Co: «Voilà un aéronef qui est sorti de la grande visite il y a tout juste quelques mois. Au lieu chercher à l’exploiter, Ernest Dikoum envisage plutôt de l’envoyer en Éthiopie pour déposer les deux moteurs de location et les rendre aux propriétaires sans solution de rechange. Le hic est donc que le DJA restera en Éthiopie sans moteurs».

Un autre d’ajouter: «Quand un aéronef se retrouve sans moteurs, il faut impérativement déclencher la procédure dite de stockage pour sa préservation. C’est un processus qui coute cher et à risque parce que certains équipements surtout avioniques doivent être démontée de l’avion et stockée dans un environnement spécifique».

Du côté de la direction générale, les proches collaborateurs d’Ernest Dikoum soutiennent que les mesures prises tendent à réduire les charges de la compagnie. Seulement, pour le journal, elles s’avèrent plutôt contre-productives au regard des conséquences juridiques et financières qu’elles entrainent.