Le ping-pong verbal entre Me Alice Nkom et Cabral Libii continue. La troisième partie de ce match bien particulier s’est jouée jeudi matin sur Radio Equinoxe, célèbre antenne émettant de Douala. Réagissant aux propos du leader du PCRN sur Twitter, lui-même alerté par une sortie de l’avocate émérite jugée peu courtoise à son endroit, Me Alice Nkom à tenu à démentir, expliquer, justifier.

Ainsi jure-t-elle que contrairement à ce qu’a insinué Cabral Libii dans son Tweet au vitriol, elle n’a jamais milité au sein du parti au pouvoir. «Je n’ai jamais été dans le RDPC. Il n’a pas besoin d’en rajouter à son fiel», a-t-elle contesté, précisant avoir été sollicitée pour conduire la liste SDF aux législatives de 1997 face à Françoise Foning dans la circonscription de Wouri 5 que ce parti considérait comme sa base. Pour signifier son éloignement du pouvoir en place, elle déclare qu’elle a rejeté des offres.  «On m’a proposé des postes au Sénat, j’ai dit «non».

Réagissant au bout de phrase dans lequel le jeune leader politique estime que «la sénescence n'est pas toujours lucide», elle déclare: «Je constate simplement qu’il a donné un coup au-dessous de la ceinture. Et que donc c’est quelqu’un qui est capable de ne pas jouer franc-jeu. Qu’il ne m’attaque pas au-dessous de la ceinture. Qu’il m’attaque avec des arguments. C’est ce que tout le monde attend de lui. Mais si tu m’attaques sur mon âge alors que j’ai plein d’enfants dans le monde entier qui tous les jours me souhaitent de vivre dix fois plus longtemps…Parce qu’ils ont besoin de ma sagesse ! Il se met à dos tous ces gens-là ! Il se condamne tout seul ! Je ne répondrais pas à Cabral ! Le temps qu’il n’a pas su gérer, qu’il n’a pas pu prendre comme allié le lui apprendra à ses dépens».

La toute première femme avocate de l’ancien Cameroun francophone dit ne pas en avoir contre le député Libii pour sa réaction brutale. Elle souhaitait cependant une attitude plus conciliante, humble, de la part du leader du PCRN. Elle explique qu’elle voulait être rassurée. «Je n’en veux pas à Cabral d’avoir dit ça. Il a insulté ses propres parents. Ce n’est même pas une insulte. Mais pour un politicien ce n’est pas un bon angle d’attaque en termes de réponse. J’attendais autre chose de lui. Qu’il me dise: «la mère-là, elle a dit ça, mais voilà j’avais pris des dispositions pour que je ne retombe pas dans les travers du SDF, de mes prédécesseurs, que j’avais bien maîtrisé. J’avais étudié ça avant de me présenter». C’est ça que j’attends qu’il me rassure ! Parce que je lui souhaite tout le bonheur qu’il veut. Je lui souhaite d’être président. Mais j’ai vu qu’il n’a pas pris la voie  qui le mène à être président demain». 

Me Alice Nkom rapporte que beaucoup de membres de son parti l’ont «appelée rapidement pour dire: «maman ne prend pas ça en compte.  Nous, nous t’aimons beaucoup !». Pour elle, «cela veut dire qu’il y a des gens qui partagent quand même ma vision et le rôle qui était le mien de le lui dire. Et ce rôle je vais continuer à le jouer.  Quand il fera bien je vais le féliciter et à haute voix si je vois qu’il a bien fait», promet-elle.