Cameroun - Dissimulation de l’or: Comment l’État perd près d’un milliard de FCFA par mois

Par Géraldine IVAHA | Cameroon-Info.Net
YAOUNDE - 25-Jul-2017 - 18h40   8589                      
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Chantier d'exploitation de l'or à Bétaré-Oya Le Rural
Le Cadre d’appui et de promotion de l’artisanat (Capam) d’avril 2016 justifie ces pertes par la complicité entre ses agents de terrain et les exploitants miniers étrangers.

Dans sa publication du 24 juillet 2017, le bihebdomadaire Repères révèle que le l’Etat perd plus d’un milliard par mois dans le cadre de la dissimulation de l’or par certains exploitants. L’enquête menée par le journal a pour prétexte un rapport un rapport d’une mission de cartographie, d’évaluation de la production et de recensement des équipements dans les sites d’exploitation artisanale peu mécanisée dans les régions de l’Est et de l’Adamaoua du 07 au 27 avril 2016.

Ainsi, le Cadre d’appui et de promotion de l’artisanat (Capam)   conclut à «des transactions dolosives entre les exploitants miniers et [nos] agents chargés contrôle quotidien de la production d’or dans les entreprises avec pour conséquence leur dissimulation». Le Capam explique que «La production enregistrée par les agents de contrôle représente seulement les 20% de la production réelle des sociétés de mécanisation. Ce qui entraine des pertes mensuelles cumulées de 958.209.165 FCFA pour l’Etat».

Le document, dont Repères a pu obtenir copie, établit que «La production enregistrée par les agents de contrôle ne représente que les 32% du seuil minimal réel évalué de la production réelle des sociétés de mécanisation pour que cette activité leur soit rentable. D’où des pertes mensuelles nettes de 582.474.165 FCFA pour l’Etat». Soulignant que «ces conclusions, sont faites sur la base du calcul des seuils de production déterminés par site d’exploitation en fonction de la teneur en or, de la capacité des équipements de production, du niveau réel d’activité sur le terrain et du nombre de jour de lavage».

La raison de ces pertes, apprend-on, est l’«insuffisance des effectifs» et de «mauvaises conditions salariales». Selon Forêts et Développement rural (Foder) qui met en œuvre le Projet Mines, Environnement, Santé et Société (Promess) depuis deux ans dans les sites miniers des régions de l’Est et de l’Adamaoua,  «les agents chargés d’effectuer le contrôle des quantités d’or extraites ont des salaires allant de 36.000 FCFA, 90.000 FCFA à 100.000 FCFA respectivement pour les intendants, les contrôleurs et les chefs de secteurs». En guise de solutions, la mission du Capam propose «le renforcement des effectifs du détachement spécial de Gendarmerie en appui au Capam, l’augmentation des effectifs des équipes de contrôle, l’augmentation des salaires des agents de contrôle du Capam et le paiement régulier des quotes-parts des équipes de contrôle et de suivi des activités d’exploitation artisanale».

Auteur:
Géraldine IVAHA
 @givahaCIN
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