Cameroun - Drame de Gouache (Ouest): Un an après, retour sur les lieux du drame

Par Claude Paul TJEG | Cameroon-Info.Net
YAOUNDE - 29-Oct-2020 - 08h59   8691                      
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Gouache après l'éboulement de terrain Fred BIHINA
Une année après le glissement de terrain qui a couté la vie à une quarantaine de personnes, le site est envahi par la broussaille, la majorité des anciens occupants ayant déserté les lieux.

La douleur est peut-être moins vive que les jours qui ont suivi le drame, mais les populations de Bafoussam (Ouest) et celles du quartier Gouache n’ont certainement pas oublié que dans la nuit du 28 au 29 octobre 2019, 43 personnes ont perdu la vie lors d’un glissement de terrain. Nos confrères de Cameroon Tribune ont également le souvenir tenace. D’ailleurs, ils se sont récemment rendus sur les lieux du drame pour s’enquérir de la nouvelle architecture du site.

«Des caniveaux préfabriqués ont été posés sur les deux côtés de la route. Des engins sont présents et ont déjà nivelé la descente jusqu’au pont situé à quelques encablures du lycée de Gouache. Les travaux devraient s’arrêter là. Nous sommes sur l’axe de l’entrée de l’École normale des instituteurs de l’enseignement général, qui mène au lieu du drame, plus précisément au quartier IV, Bloc 6, dans l’arrondissement de Bafoussam III. Selon un riverain Christian T, cette route reste toujours difficile d’accès aux automobilistes. Mais il se réjouit des travaux engagés qui vont permettre de soulager les souffrances des populations. En attendant cet aboutissement heureux, l’équipe de CT doit rouler sur une route ne terre entretenue, pour arriver enfin sur le site du drame», lit-on dans les colonnes du journal.

Sur place tout a presque changé. Les nombreux habitants qui peuplaient cet endroit situé près d’un flanc de montagne sont quasiment tous partis, laissant la place à la broussaille et aux ruminants pour qui cette poussée soudaine de la végétation constitue une manne tombée du ciel. Les habitations qui ont été épargnées par l’éboulement de terrain, sont désormais à la merci des bandits et des voleurs qui les visitent régulièrement lorsque tombe la nuit pour subtiliser porc, poules, chèvres et vêtements, indique un riverain rencontré par CT. D’autre part, certaines maisons en décrépitude qui n’ont pas complètement plié sous le poids de l’éboulement servent également de repaire aux joueurs de carte, communément appelés joueurs de Jambo.

«Les commerçants du lieudit Gouache IV qui est assez vaste, ont pour la plupart fermé boutique, faute de moyens. L’activité économique qui s’était jadis développée ici est retombée. Un an après, la nature a repris ses droits sur le site et lui a redonné son usage initial: Un lieu de sacrifice où on déposait les suicidés, les parias de la société, selon la tradition Bamougoum. Les nombreux cours d’eau qui jouxtent ce lieu rappellent fort à propos le caractère inconstructible de la zone», précise le journal que dirige Marie Claire Nnana.

Pour mémoire, dans la nuit du 28 au 29 octobre 2019, une quarantaine de personnes ont perdu la vie suite à un éboulement de terrain causé par la forte pluie qui s’était abattue sur la ville.

 

Auteur:
Claude Paul TJEG
 @T_B_D
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