Cameroun - Droits d’auteurs/Manu Dibango: «Quand on parle de musique, combien de gens lisent réellement la musique ?»

Par Otric NGON | Cameroon-Info.Net
YAOUNDE - 26-Sep-2017 - 10h56   9306                      
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Manu Dibango Archives
Président d’honneur de la nouvelle SONACAM, Manu Dibango donne son appréciation du travail à effectuer pour que les droits d’auteurs ne soient plus un problème au Cameroun. Invité du journal de 13h de la CRTV lundi, il explique que le nouveau PCA, San Fan Thomas, a une bonne crédibilité. «Il a un bon background et c’est quelqu’un de bien».

Pour Manu Dibango, après les échecs des précédentes sociétés de gestion du droit d’auteur, il faut désormais «mettre les choses à plat». Il y a tellement de choses illégitimes, explique-t-il, faute de connaissance. «Tout part des droits d’auteurs, et donc des musiciens. Et les ¾ des personnes qui parlent ce sont des chanteurs. Ici, quand on parle de musique, combien de gens lisent réellement la musique?».

Pour le saxophoniste de renommée mondiale, «il y a une catégorie de personnes qui sont musiciennes, et les autres sont chanteurs. Il faut qu’il y ait une harmonie entre les deux, et que ce ne soit pas toujours les mêmes. Il y a des milliers d’inscrits, parmi eux, on devrait quand même pouvoir trouver des personnes capables. C’est pour l’intérêt de tous. C’est à eux-mêmes de savoir ce que c’est que les droits d’auteurs, quels sont leurs devoirs».

À propos du Comité d’éthique mis sur pied par la SONACAM, «ça déborde le droit d’auteur», estime Manu Dibango. «Ce qu’on voit, souvent à la télé c’est du n’importe quoi, et ça danse tout le temps. Ce n’est pas tellement une histoire de personnage. Dans tous les pays, il y a des comités d’éthique, car il faut une espèce de direction. Le Cameroun ne peut pas être en dehors de la norme».

«Il m’est arrivé une fois de voir le président et de lui dire : «Mais monsieur le président, on danse trop». Ça ne veut pas dire qu’on n’aime pas la danse. Mais la culture ce n’est pas que la musique. Tout le monde est focalisé sur la musique -et d’ailleurs une partie- alors qu’il y a la peinture, l’architecture, la sculpture, le théâtre, la danse…», ajoute-t-il.

«Il faut absolument un suivi du Gouvernement. Il faut des rendez-vous fixes pour donner des résultats, il faut tout contrôler. Moi j’attends un vrai consensus. Il faut que tout le monde accepte de jouer le jeu et que ce ne soit pas toujours les mêmes qui tournent. Je vais même aller plus loin : les gens qui tournent doivent avoir une certaine crédibilité. C’est très facile chez nous comme il n’y a pas de diplôme pour faire la musique, n’importe qui se lève et parle parce que ça marche. Mais ce n’est pas parce que ça marche que c’est bien», conclut Manu Dibango.

Auteur:
Otric NGON
 @OtricNgonCIN
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