Cameroun - Économie: Difficile percée des géants du e-commerce au Cameroun

Par Géraldine IVAHA | Cameroon-Info.Net
YAOUNDE - 23-Feb-2017 - 12h53   47087                      
0
e-commerce Archives
Les géants du e-commerce se retirent un à un du marché camerounais, tout comme dans plusieurs autres pays africains.

Selon Le quotidien de l’Économie, au Cameroun, tout comme dans plusieurs autres pays africains, la vente en ligne est confrontée à une insuffisance au niveau des dispositifs de fibres optiques. L’Agence de Régulation DES Télécommunications (ART), constatait que, le backbone national d'environ 10 000 kilomètres actuellement déployé «reste insuffisant». Des études démontrent que «les Africains ont une habitude du commerce qui favorise le touché de la marchandise et la négociation entre acheteur et vendeur, la faiblesse du taux de bancarisation est l’autre élément qui tire le commerce en ligne vers le bas», révèle le journal dans sa publication de jeudi 23 février 2017.

Dans un rapport, la Commission Bancaire de l’Afrique Centrale (COBAC) estimait à fin septembre 2014 que le taux de bancarisation au Cameroun est à 3,5 millions environ. Soit 1,6 million de clients pour les banques et 1,7 million de personnes pour les Etablissements de Microfinance (EMF). Selon les experts, la présence des produits contrefaits proposés par des sites concurrents à des coûts très bas a contribué à ce déclin. Et les délais de passages des marchandises estimés en moyenne à 18,08 jours en 2015 contre 17,27 jours en 2014 à la douane compliquent l’expansion de l'activité.

«Des produits dont la livraison devrait par exemple avoir lieu sous deux semaines se retrouvaient parfois à faire 25 jours à la douane. De quoi rendre impatients les clients, qui se ruaient vers des produits concurrents. Avec le temps, nous avons vu notre base clientèle chuter progressivement au point où nous étions dans l’obligation de mettre les verrous sous les portes», expliquait sous anonymat un responsable du site Cdiscount Cameroun.

Un ancien commercial de CDiscount Sénégal confiait que lors du lancement, le stock était entièrement à Bordeaux. «Pour les gros produits qui venaient par bateau, les délais moyens de livraison ont atteint 36 jours pour le Sénégal, avec des dérapages jusqu’à 60 jours. Dans l’aérien, pour les petits produits, on était plus souvent à 15 jours qu’à 7 jours, l’objectif fixé», conclut-il. Les start-ups font aussi face à la fragile confiance du consommateur notamment dans le paiement en ligne. Les textes qui régissent la filière ne sont  pas basés sur aucune vraie expérience contextuelle.

Le journal rappelle qu’en juillet 2016, le site de e-commerce français Cdiscount, propriété du groupe Casino se retirait du marché camerounais. Cinq mois plus tard, c’était autour de sa dernière filiale encore en activité sur le continent africain de claquer la porte. Selon des données officielles, la vente en ligne ne représente que 2% des opérations du commerce électronique dans le monde. Soit 8 milliards de dollars (environ 4 992 milliards de FCFA).

Auteur:
Géraldine IVAHA
 @givahaCIN
Tweet
Facebook




Dans la même Rubrique