Cameroun – Emeutes de Sangmelima: Des ressortissants Bamoun projettent d’organiser une manifestation dans la ville de Yaoundé, pour protester contre les exactions subies par leurs «Frères» dans cette ville du Sud du Cameroun

Par Claude Paul TJEG | Cameroon-Info.Net
YAOUNDE - 17-Oct-2019 - 17h20   3659                      
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Les Bamoun quittent Sangmelima Facebook
Ils ont à cet effet déposé une déclaration de manifestation publique auprès du sous-préfet de l’arrondissement de Yaoundé II.

Une semaine après le début des évènements aux relents intercommunautaires qui ont secoué la ville de Sangmelima et émues l’opinion nationale, le calme est revenu dans cette petite bourgade située dans le département du Dja et Lobo, région du Sud. Cette quiétude relative, on ne la doit qu’a l’ensemble des mesures prises dans l’urgence par les autorités administratives de la région. Le gouverneur de la Région du Sud, Felix Nguele Nguele et le préfet du département du Dja et Lobo Koulbout Aman David ont promis que les auteurs des casses et des pillages répondront de leurs actes devant la justice. Quant au président de la République, il a promis que les victimes des casses et des pillages seront dédommagés. Une opération qui, selon des informations relayées par Cameroon-info.net a déjà commencé.

 

Cependant, cette batterie de mesures n’a pas suffi à contenté la communauté Bamoun, présentée comme la principale victime des exactions commises à Sangmelima. Des ressortissants de cette communauté, vivants à Yaoundé, et rassemblés au sein du collectif des Ressortissants du Noun pour la lutte contre le tribalisme et la Xénophobie, ont d’ailleurs prévu d’organiser une manifestation ce mercredi 26 octobre 2019, pour dire haut et fort leur mécontentement. l’objet de cette manifestation n’est pas de réclamer des dédommagements conséquents pour ceux qui ont vu leurs commerces ravagés par des jeunes en furie, mais pour dire que ce qui s’est passé à Sangmelima la semaine dernière, «s’est déjà produit par le passé dans une autre localité du Cameroun et qu’il faut que ça s’arrête. Dans la déclaration de manifestation publiée à cet effet, ces derniers précisent que « Les fils du Noun résidant à Sangmelima capitale du département présidentiel, ont été victimes de la barbarie des autochtones de cette localité. Leurs biens ont été pillés, boutiques et magasins détruits, propos haineux, tribaux et xénophobes prononcés à leur endroit. Il nous souvient que les Bamoun ont été expulsés en 2004 de la ville de Lomié accusés d’avoir majoritairement voté pour un parti politique d’opposition»

 

C’est au vu de ce qui précède que les membres de ce collectif projettent d’organiser «une manifestation publique avec pour dessein la dénonciation des injustices dont été victimes les Bamoun résidant dans cette partie du pays». Pour ces derniers, «C’est également une forme de soutien à l’endroit des fils,filles descendants de Nchare Yen qui ont été chassés dans leur pays comme des rats contraint de retourner dans leur terre natale, alors que l’année scolaire bat son plein».Selon l’itinéraire proposé par ce collectif, «la manifestation ira du palais polyvalent des sports en passant par l’école de police jusqu’au carrefour Tsinga»

 

Rappelons que ce mercredi 09 octobre 2019, Sangmelima a été secouée par des évènements d’une violence rare.. En effet, des individus identifiés comme autochtones armés de gourdins ont entrepris de saccager et de piller des commerces appartenant aux ressortissants de la communauté Bamoun, sous le prétexte que l’un des leurs aurait été assassiné par un membre de cette communauté. Bien après, «Deux jeunes, soupçonnés du meurtre d’un conducteur de moto originaire du coin ont été appréhendés par les forces de l’ordre. l’un d’eux avait en sa possession, le téléphone portable de la victime et ses babouches, et l’autre conduisait sa moto. Dans la foulée, la rumeur aurait présenté les deux suspects comme des ressortissants de la communauté Bamoun. C’est alors que la population aurait décidé de venger la mort de leur frère en s’attaquant à des points de vente détenus par les ressortissants Bamoun»

 

 

Auteur:
Claude Paul TJEG
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