Cameroun - Environnement: Douala sous la menace du mercure

Par Marie Louise SIMO | Cameroon-Info.Net
YAOUNDE - 27-Jul-2017 - 02h22   10276                      
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La menace du mercure M L Simo
Une étude scientifique, entamée en 2013, par le Centre de recherche de l’Education pour le développement (Crepd), révèle que la contamination chronique des populations de Douala par le mercure faire perdre environ 34 millions de dollars par an, dû à la baisse du quotient intellectuel des enfants.

Une  étude entamée  à Douala, dans la zone de  Youpwe depuis  2013 par le Centre de recherche de l’Education pour le développement (CREPD) avec l’appui des chercheurs de l’Université de New-York, montre que 76% des 17 personnes, âgées  entre 18 et 65 ans,   ayant  subies  une analyse du mercure dans les cheveux  étaient exposées au mercure. « C’est une étude que nous avons entamée depuis 2013, en essayant d’analyser le taux d’imprégnation du  mercure sur les populations, à travers l’analyse de cette substance  dans les cheveux. Nous avons essayé d‘identifier les sources d’apport,  d’exposition et de pollution de mercure dans la ville de Douala », souligne Gilbert Kuepouo, de l’Ong Crepd.

A partir de cette  première enquête, cette organisation a évalué en 2017  le coût économique de cette pollution sur la capitale économique. « En 2017, nous sommes allés  plus loin en essayant d’évaluer le coût, en extrapolant à toute la population de Douala  sur la base du recensement de 2010, où l’ensemble de population est évalué à  un million 900 habitants », précise-t-il. Il en ressort de cette deuxième étude, que l’exposition des populations  de la ville de Douala  au mercure engendre une perte  d’environ 34 millions de dollars par an, due à la contamination  chronique qui engendre  la baisse du quotient intellectuel des enfants qui naissent chaque année dans cette ville.

 

Source de contamination

Si les mesures préventives ne sont pas  prises, les habitants courent d’énormes  conséquences parce qu’ils sont involontairement exposés au quotidien à cette substance chimique. En effet, le mercure est involontairement émis par les industries telles que : la cimenterie, la raffinerie, la fonderie, les mauvaises gestions des déchets, les entreprises de  traitement et de recyclage de déchets. Cette substance se cache aussi dans les produits tels que les piles, produits cosmétiques à plus de 1 ppm de hm, les  instruments de mesures non électroniques,  certaines pesticides, les lampes  fluorescentes linaire d’éclairage ordinaire.  Il entre dans le corps de l’homme à en croire le Pr  Hugo  Mbatchou Ngahane, spécialiste des problèmes de respiration,  par voies respiratoire et cutanée. Une intoxication au mercure provoque chez la femme enceinte, un déficit neurologique du fœtus, un retard  psychomoteur, des troubles pendant la grossesse, un accouchement prématuré. Il expose également  l’être humain aux troubles respiratoires, digestifs, aux  maladies rénales.

 

L’implication de l’Etat

 Face cette menace,  les acteurs de la société civile invitent  le gouvernement camerounais à  ratifier la  Convention de Minamata sur le mercure,   qui est un engagement  mondial où tous les Etats  s’engagent à prendre des dispositions au niveau de leur pays pour contrôler toutes les sources d’exposition au mercure. « Le mercure est une réalité, il est avec nous, il est dans nos salles de bains, dans nos chambres, sur nos tables, dans les poissons que nous nous consommons », explique Gilbert Kuepouo. Si l’Etat camerounais  venait à ratifier cette convention, il permettra  l’amplification des mesures préventives  de l’exposition des Camerounais au mercure, la mise sur pied  des règlements et lois spécifiques,  afin d’intensifier la politique déjà existence dans le cadre de la protection de l’environnement.

Marie Louise SIMO

 

Auteur:
Marie Louise SIMO
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