Cameroun - Exploitation: FODER révèle le calvaire des employés des sociétés minières de la région de l'Est

Par Géraldine IVAHA | Cameroon-Info.Net
YAOUNDE - 25-Apr-2017 - 12h47   21840                      
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Chantier d'exploitation de l'or à Bétaré-Oya Le Rural
L’association Forêts et Développement Rural (FODER) a produit une étude sur les conditions de travail dans cette partie du pays.

L’association Forêts et Développement Rural (FODER) a produit une étude sur les conditions de travail des employés des sociétés minières de la région de l’Est au Cameroun. Selon Le Quotidien de l’Economie paru ce 25 avril, cette étude  s’inscrit dans le cadre du Projet Mines-Environnement Santé et Société (PROMESS) sur financement de l’Union Européenne.

L’équipe de FODER s’est rendue dans les arrondissements de Bétaré-Oya, Ngoura, Batouri, Yokadouma et Ngoyla. 19 entreprises principalement engagées dans la mine artisanale mécanisée et la mine industrielle étaient les principales cibles. Il était question de savoir si les 245 employés desdites entreprises détiennent un contrat de travail respectant les règles en matière de salaire, mode de paiement, horaire de travail et jours de travail.

De l’étude, il ressort que 30% des entreprises ont délivré des contrats de travail à leurs employés. La quasi-totalité des étrangers  ne dispose pas de contrat de travail visé par l’administration en charge de l’Emploi et Formation Professionnelle comme l’exige la réglementation.

77,08% d’employés n’ont pas de contrat de travail. Ils travaillent dans les entreprises dont les propriétaires sont de nationalité chinoise. 44% et 35% des travailleurs sont embauchés par les employeurs qui sont respectivement de nationalité chinoise et camerounaise.

Les employés dont les employeurs sont de nationalité chinoise ne possèdent pas de contrat de travail alors que tous ceux dont l’employeur est de nationalité australienne détiennent un contrat. Par ailleurs, aucun ouvrier de nationalité chinoise ne possède les contrats de travail. D’après ces derniers, leurs contrats de travail sont détenus par leur employeur qui réside pour la plupart dans les métropoles de Douala, Yaoundé, Bertoua ou en Chine.

Le nombre de jours de travail dans les chantiers miniers varie de 5 à 7 et le travail de nuit y est effectué chaque jour. Environ 72,92% des employés travaillent la nuit et 82,86% de ceux-ci disent que le travail de nuit est payé au même taux que celui du jour. 70,8% travailleurs enquêtés sont payés sur la base d’un salaire forfaitaire mensuel et les autres un salaire journalier. En dehors des interprètes et conducteurs d’engins qui ont un salaire relativement élevée, les salaires varient pour les autres fonctions ou postes de travail de 3000 à 4000 FCFA la journée dans les entreprises chinoises et camerounaises.

Sur 30 entreprises identifiées sur le terrain seulement huit figurent dans le répertoire d’affiliation de la CNPS. Parmi les entreprises affiliées à la CNPS de Bertoua, 5 sont endettées à la CNPS de Bertoua. Uniquement 3% des employés déclarent que leurs employeurs reversent leurs cotisations sociales à la CNPS.

Les travailleurs n’ont aucune couverture santé. Ils vivent dans des logements qui ne sont pas salubres, n’ayant pas accès aux toilettes et à l’eau potable. De même, les mesures de protection collective et individuelle ne sont pas présentes dans les chantiers. Toutes les femmes enquêtées occupent le poste d’agent d’entretien.

 

Auteur:
Géraldine IVAHA
 @givahaCIN
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