Cameroun - Fridolin Nké (universitaire): «Il y a quelques petits individus qui m’ont déjà prédit ma mort. Ils m’ont promis la mort depuis quelques jours (…) Je serai la dernière victime des crimes d’Etat contre les intellectuels du Cameroun»

Par Pierre Arnaud NTCHAPDA | Cameroon-Info.Net
YAOUNDE - 19-Jan-2021 - 10h43   9939                      
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Fridolin Nké Facebook
L’enseignant de philosophie accuse les patrons de l’université camerounaise d’être les bourreaux de ceux qui assurent la formation des étudiants. Il dénonce une clochardisation organisée.

L’universitaire Fridolin Nké croit que sa vie est menacée. Invité sur ABK Radio le 18 janvier 2021, l’enseignant de philosophie a déclaré qu’il reçoit depuis peu, de nombreux appels de collègues qui lui témoignent leur soutien mais aussi d’autres qui se font menaçants au téléphone. «Il y a quelques petits individus là qui m’ont déjà prédit ma mort. Ils m’ont promis la mort depuis quelques jours. Que je vais finir mal ainsi de suite. Moi je leur ai dit que moi je peux le dire, je dis et je le répète, je l’ai dit hier. Je serai la dernière victime des crimes d’Etat contre les intellectuels du Cameroun. Je suis la dernière victime. Après moi, on ne va plus tuer les intellectuels. Je suis immortel», a-t-il déclaré .

Tout en revendiquant un important «soutien des collègues», Fridolin Nké explique que les enseignants vivent «quelque chose de dramatique, de tragique à l’université». Il dénonce une clochardisation entretenue à dessein «pour tenir les enseignants». Pour lui, un pays ne peut pas se développer si l’université est dans l’état qu’il décrit.

Fridolin Nké pointe du doigt ceux qui, selon lui, sont dans les ministères, prêchent la compétence mais ne font rien. Il critique des gens qui d’après lui se contentent de justifier une rhétorique du président de la République rappelant sans arrêt ce que Paul Biya «a dit» de faire. Les coupables désignés sont ceux qui dirigent l’université camerounaise. «Ce ne sont ni les avocats, ni les juges, les administrateurs qui font ça. Ce sont les universitaires. Des gens qui doivent être des références, des lumières, qui doivent incarner une dignité, une autonomie, une indépendance d’esprit qui doit impacter, qui doit influencer la conduite, le comportement des gens quand on les voit agir». Fridolin Nké croit que quoi qu’il arrive, il remportera son combat contre ses ennemis. «Quelle que soit la décision qu’ils vont prendre sur mon sort, ils vont sortir perdants». 

 

Auteur:
Pierre Arnaud NTCHAPDA
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