Kevin Gervais Ngassam vient de passer sa quatrième nuit à la prison centrale de Yaoundé-Kondengui. L’adolescent âgé de 18 ans, élève en classe de terminale C au lycée de Bangangté fait partie des cinq jeunes gens envoyés derrière les barreaux le 2 septembre 2020, suite à une décision d’un juge d’instruction du Tribunal de Première Instance de Yaoundé centre administratif.

Ils sont considérés comme les complices de la fuite des épreuves de Chimie, Physique et SVT des classes scientifiques lors de la dernière session du Baccalauréat d’enseignement général. Pourtant, une enquête administrative du ministre des Enseignements Secondaires a épinglé 7 responsables de l’Office de BAC, parmi lesquels des fonctionnaires. Ces derniers restent curieusement en liberté.

Ce qui en rajoute au sentiment d’injustice. Voilà qui explique la mobilisation observée sur la toile ces dernières heures en faveur de la libération du jeune Kevin Gassam.

Un mouvement suivi par le capitaine des Lions Indomptables, Éric Maxim Choupo-Moting. «Je plaide pour la libération de Kevin, la prison n'est pas la solution pour une telle situation», a-t-il écrit sur les réseaux sociaux.

«Toute responsabilité de la fuite des épreuves d’un examen national ne saurait être imputée à un enfant. C’est un acte scandaleux et honteux d’envoyer un jeune, qui est le reflet de notre avenir en prison. Je m’indigne face à cet acte. Libérez Kevin», a plaidé son coéquipier en équipe nationale, Michael Ngadeu.

Pour sa part, l’artiste Kareyce Fotso met en avant les conséquences de l’emprisonnement du jeune homme. «On aurait pu lui donner une autre punition. Mais de grâce, ne faites pas de cet enfant un monstre. La prison va le détruire. 18ans en terminale C, il a de l'avenir», a-t-elle indiqué.

Son collègue Locko lui, a lancé: «La jeunesse c'est l'avenir, nous avons le devoir de la protéger. Nous sommes des êtres humains, des erreurs nous en commettons tous et pour cela nous méritons d'être tolérants les uns envers les autres. Faisons notre devoir, protégeons les nôtres  PLEASE Free our young cameroonian brother Kevin»

L’universitaire Richard Makon lui estime que «toute justice sans discernement est évidemment arbitraire !!! Toute justice sans humanisme est forcément tyrannique !!! Une société qui emprisonne des nourrissons innocents pendant que des vieux criminels se pavanent librement a évidemment perdu tout repère moral... une telle société qui fait le lit de la déshumanisation est incontestablement prête pour son génocide !!!».

D’autres personnalités, à l’instar de Pascal Pierre Bengono, se sont jointes à cette mobilisation.