Cameroun - Gestion des affaires publiques: Voici le bilan du gouvernement Dion Ngute après 100 jours

Par Fred BIHINA | Cameroon-Info.Net
YAOUNDE - 15-Apr-2019 - 12h43   4860                      
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Conseil des ministres, Palais de l'Unité le 16-01-2019 PRC
Malgré quelques actions d’éclat, le bilan du gouvernement nommé le 4 janvier 2019, reste plus que mitigé.

Dans son numéro en kiosque ce lundi 15 avril 2019, le quotidien Mutations évalue les 100 premiers jours du gouvernement Joseph Dion Ngute, nommé le 4 janvier dernier. Un bilan globalement mitigé, malgré quelques actions d’éclat. Cameroon-Info.net a sélectionné quelques ministres parmi les plus importants.

Joseph Dion Ngute (Premier Ministre): Joseph Dion Ngute n’a pas chômé au cours des 100 premiers jours passés à l’«Immeuble Etoile». Le Premier ministre, qui avait prescrit l’abnégation à ses ministres afin de «mériter la haute confiance placée en eux par le chef de l’Etat», lorsqu’il les installait dans leurs fonctions le 7 janvier, a fait de la relance de la production nationale son sujet favori… La discipline budgétaire ne préoccupe pas moins le chef du gouvernement. Le 5 avril dernier, s’agissant des missions des ministres et directeurs généraux des entreprises d’Etat à l’étranger, lesquelles «obèrent le budget de l’Etat et compromettent le suivi adéquat des dossiers des administrations concernées», que les demandes d’autorisation de sortie du territoire en vue de la participation à des activités telles que les conférences, les séminaires, les colloques ou les remises de prix seront systématiquement rejetées, «en particulier lorsque ces déplacements sont supportés par le budget de l’Etat ou celui des organismes concernés». C’est également sous Dion Ngute la dotation spéciale de la décentralisation est passée de 10 à près de 50 milliards FCFA. Depuis l’arrivée de «l’homme au grand sourire» à la Primature, le site internet de cette institution est de plus en plus à jour. Pareil pour Facebook et Twitter, réseaux sociaux sur lesquels il est lui-même très actif. Par ailleurs, jusque-là, il n’y a pas eu de fausse note sur le plan de la coordination de l’action gouvernementale.

René Sadi (ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement): Dans le registre des actions de ce dernier, l’on se souvient que sa dernière (jusqu’à présent) rencontre avec la presse date du 02 avril dernier. Ce jour, le MINCOM réagissait aux accusations de Human Rights Watch portées contre les forces de défense et de sécurité nationales. Lesquelles, selon cette Organisation non gouvernementale, violent les droits de l’Homme dans le cadre de la guerre contre les sécessionnistes anglophones dans le Nord-Ouest et le Sud- Ouest. Mais, l’on se souvient que l’un des premiers, sinon le premier dossier brûlant qu’a géré ce diplomate concerne les manifestations du 26 janvier dernier du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC). Celles-ci avaient donné lieu à une communication avec conjointe avec le ministre de l’Administration Territoriale, Paul Atanga Nji. En outre, il est à souligner que René Sadi a un penchant pour les communiqués de presse. Dans celui du 21 février, il dément «des allégations» faisant état de ce que des maisons d’habitation à Kumbo (Nord-Ouest) ont été incendiées par les forces de défense et de sécurité camerounaises. Celui du 5 mars est en rapport avec les propos du sous-secrétaire d’Etat américain aux affaires africaines, sur les ondes de Radio France Internationale. Lequel évoquait le manque de sérieux du gouvernement camerounais dans la gestion de la crise anglophone. René Emmanuel Sadi a également dû intervenir après la sortie malheureuse de son collègue Jean De Dieu Momo, ministre délégué auprès du ministre de la Justice, concernant les peuples Juif et Bamiléké. Lors de sa première prise de contact avec le personnel du MINCOM, le nouveau porte-parole du gouvernement avait juré qu’il n’y aurait pas de propagande au MINCOM sous son magistère. Promesse difficile à tenir.

Bidoung Mkpatt (ministre des Arts et de la Culture): Aujourd’hui éloigné de la scène sportive, le ministre enchaîne des réunions dans le domaine culturel, renouant ainsi avec son premier amour. De nombreuses réunions, à en croire certains de ses collaborateurs. En plus d’être rigoureux et ponctuel, selon ses collaborateurs, ce natif de Nanga-Eboko, dans la région du Centre, fait preuve jusqu’ici d’une certaine prudence.

Ibrahim Talba Malla (ministre des Marchés Publics): La revue du nouvel organigramme, l’acquisition d'une parcelle de terrain au niveau du centre administratif de Mballa II en vue de la construction de l'immeuble du ministère des Marchés publics et la lutte contre la corruption. Voilà quelques dossiers sur lesquels s’est penché Ibrahim Talba Malla depuis sa prise de fonction au ministère délégué à la Présidence de la République chargé des Marchés Publics (MINMAP). Pour ses 100 premiers jours, le natif de la région de l'Extrême-Nord bénéficie de l'estime de ses collaborateurs.  

Malachie Manaouda (ministre de la Santé Publique): L’acte fort le plus récent de Malachie Manaouda, ministre de la Santé publique, c’est le limogeage du directeur de l’Hôpital de district de Deïdo dans la ville de Douala; un acte qui survient après la suspension de certains personnels du même hôpital. Saluées par une grande partie de l’opinion, les décisions du ministre font suite à la publication sur les réseaux sociaux d’images de la tentative de réanimation d’un patient en agonie dans cette formation sanitaire. Pour ses 100 premiers jours au gouvernement, Malachie Manaouda s’est également illustré pour avoir prescrit la gratuité des soins pour les indigents, mais surtout l’interdiction de séquestration des patients dans les hôpitaux. Cette autre action faisant suite à la descente qu’il a effectuée dans les établissements hospitaliers pour prendre la température de la situation sanitaire du pays. Autant d’actions qui montrent que le quarantenaire est au four et au moulin depuis sa nomination le 4 janvier dernier.

Henri Eyebe Ayissi (ministre des Domaines, du Cadastre et des Affaires Foncières): Depuis qu’il est arrivé au ministère des Domaines, du Cadastre et des Affaires Foncières (MINDCAF), Henri Eyebe Ayissi n’est plus sous le feu des projecteurs autant qu’il l’était au ministère de l’Agriculture du Développement Rural. L’homme ne se tourne pourtant pas les pouces. En février dernier, lors de la cérémonie de présentation des vœux pour la nouvelle année, le fils de la Lekié a présenté la feuille de route du MINDCAF, laquelle devra être la boussole pour toutes les actions à mener en 2019. Pour le ministre, son département ministériel aura prioritairement à se préoccuper de la modernisation du Cadastre, de la protection et du développement du patrimoine de l’Etat et de la constitution des réserves foncières.

Gabriel Mbairobe (ministre de l’Agriculture et du Développement Rural): L’amélioration de la productivité et de la compétitivité des filières agricoles, la promotion de nouvelles spéculations de niche, le développement des chaines de valeurs agricoles, la compréhension et la maitrise du phénomène d’insécurité alimentaire, la formation et l’insertion des jeunes dans le secteur agricole… sont les grandes orientations prescrites par le MINADER à ses collaborateurs le 15 mars dernier pendant le lancement de la campagne agricole à Bangangté, dans la région de l’Ouest.

Narcisse Mouelle Kombi (ministre des Sports et de l’Education Physique): Depuis son arrivée à la tête du ministère des Sports et de l’Education Physique (MINSEP), le 04 janvier, Narcisse Mouelle Kombi travaille sans répit. Le patron des sports est en effet sur tous les terrains. Le week-end dernier, il était d’ailleurs au Caire pour prendre part à la cérémonie de tirage au sort de la Coupe d’Afrique des Nations (Can) de football Egypte 2019. Voyage couplé à la remise en jeu du trophée de la Can 2017 remporté par les Lions indomptables. Il ne se passe pas une semaine sans que l’ex-ministre des Arts et de la Culture ne soit sur le terrain. Et à la fin de chaque descente, il communique sur son activité. Notamment les visites des chantiers de la CAN Cameroun 2021 et la réunion conjointe présidents de clubs et MINSEP, dans le cadre du lancement officiel du processus de renouvellement des organes dirigeants fédéraux.

Célestine Ketcha Courtès (ministre de l’Habitat et du Développement Urbain): Célestine Ketcha Courtès pense que toutes les actions qui contribuent à des meilleures conditions de vie des populations sont importantes. Maire de la commune de Bangangté (Ouest) de 2007 à sa nomination au gouvernement, le 4 janvier, Célestine Ketcha Courtès a fait des aménagements qui ont valu à cette municipalité d’être la plus propre du Cameroun pendant plusieurs années. Le défi est désormais tout autre, il est national.

Fred BIHINA

Auteur:
Fred BIHINA
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