Cameroun - Gestion publique: Voici ce que les experts pensent de la longévité des Directeurs généraux

Par Josiane Rose NDANGUE | Cameroon-Info.Net
YAOUNDE - 26-Jun-2017 - 16h47   8026                      
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Jean Louis Beh Mengue, ex DG de l'ART Archives
Pour la plupart de ces experts la question de la longévité des Directeurs généraux des entreprises publiques ne saurait être débattue sans indexer celui qui les nomme.

Bon nombre de Directeurs généraux (Dg) des entreprises publiques après être débarqués de leurs postes, sont appelés à s’expliquer sur des affaires de détournement. Le Quotidien Emergence qui traite de la question de leur longévité, rappelle que le dernier en date est Jean Louis Beh Mengue l’ancien Dg de l’Agence de régulation des télécommunications (Art). Selon le rapport du Contrôle supérieur de l’Etat (Consupe) Jean Louis Beh Mengue «aurait détourné 193 milliards de FCFA. Dans la même veine, une liste d’individus qui se sont prétendument enrichis sur le dos de l’Etat. Depuis lors Beh Mengue n’a de cesse de faire des va et vient au Tribunal criminel spécial où il est cuisiné sur sa gestion de l’Art», écrit le quotidien. S’étant donc approché d’un certain nombre d’experts, ces derniers analysent la longévité des Dg à la tête des entreprises publiques et surtout, le fait qu’ils soient mis sur la sellette.

Pour Erick-Achille Nko’o analyste politique, les responsabilités doivent être partagées entre les Dg mis en cause mais aussi celui qui les nomme à ce poste. «Vous évoquez là, la problématique de la gouvernance financière au Cameroun. En effet les arrestations de certaines pontes du régime sous le label de l’opération Epervier montrent à suffisance qu’il y a un problème de gouvernance au Cameroun. Cette opération judiciaire anticorruption lancée il y a plus de décennie sous la pression des bailleurs de fonds internationaux, dans l’ensemble des pays en voie de développement a semblé donner espoir à des milliers d’africains qui voyaient en elle, une opération d’assainissement de la gestion publique. La responsabilité est collective. Le conseil d’administration et le Ministère des Finances qui est supposé contrôler la gestion financière dans les entreprises à capitaux publics ont aussi leurs parts de culpabilité dans ce désastre managérial. Bien plus celui qui nomme les Directeurs généraux a aussi une part de responsabilité. Plus de neuf années à un même poste pose un problème réel de respect de durée du mandat d’un Directeur d’une entreprise à capitaux publics», déclare-t-il.

Adamou Youmo Koupit expert en gestion financière et en suivi déclare que tous sont coupables. «Il faut savoir qu’un Conseil d’administration a un rôle capital dans la gouvernance d’une entreprise en ceci qu’il a la charge de l’orientation stratégique et du suivi de la gestion qui est au quotidien assurée par une Direction générale directement chargée des opérations et donc de l’exécution de la stratégie en vue de réaliser le résultat visé. Le Conseil d’administration est donc l’organe qui devrait défendre l’intérêt du ou des propriétaire (s) de l’entreprise et s’assurer à tout moment que le pilotage de l’entreprise va dans le sens de garantir les meilleures performances possibles pour la pérennité de l’entreprise», déclare-t-il.      

Auteur:
Josiane Rose NDANGUE
 @ljndangueCIN
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