Cameroun - Grand dialogue national: Le journaliste camerounais en exil Michel Biem Tong soutient que ce sont des « faux » ex « Amba boys » qui sont à Yaoundé

Par Pierre Arnaud NTCHAPDA | Cameroon-Info.Net
YAOUNDE - 03-Oct-2019 - 11h31   6021                      
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Michel Biem Tong Archives
Dans une série de démonstrations notre confrère dénonce des « mises en scène aussi grotesques que ridicules ».

Michel Biem Tong ne croit pas que ce sont de vrais anciens combattants sécessionnistes que l’on voit au Grand dialogue national depuis le 30 septembre 2019 à Yaoundé. Le journaliste camerounais en exil présente Kawa Yannick Kawa, le jeune qui a pris la parole lundi au Palais des congrès,  comme un simple malfrat. « Ce dernier a marqué les esprits par son discours assez véridiques sur les causes réelles de la frustration du peuple
anglophone. Mais combattant, il ne l’a jamais été. Kawa Yannick Kawa
était un chef de gang qui a profité de la guerre en cours dans le
Southern Cameroons pour kidnapper contre rançons »,
écrivait le promoteur du site internet hurinews.com sur Facebook il y a quelques jours. Le journaliste engagé soutient que Kawa était un membre de bandes de hors-la-loi qui auraient été créées et financées a fait par les autorités camerounaises dans le
but de diaboliser eux qui se battent l’ « indépendance » des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Michel Biem Tong cite d’autres exemples qu’il assimile à des actes de tromperie et conclut que ce que l’on voit ne sont que des mises en scène.

Ci-dessous l’intégralité de son propos sur la question des ex-combattants sécessionnistes présents au Grand dialogue national

 

DE FAUX EX-COMBATTANTS AU DIALOGUE NATIONAL A YAOUNDE

Par Michel Biem Tong, journaliste web en exil

Fallait-il s’attendre à mieux que ce cinéma à l’occasion d’un dialogue
national qui en lui-même porte les germes de l’échec ? L’organisation
de cette mascarade a présenté ce 30 septembre à la cérémonie
d’ouverture au palais des Congrès de Yaoundé une trentaine de jeunes
gens, filles et garçons, comme étant des ex-combattants indépendantistes anglophones, pensionnaires des centres de
désarmement, de démobilisation et de réinsertion de Bamenda et de
Buea.

L’attraction de cette cérémonie d’ouverture a été un certain Kawa
Yannick Kawa. Ce dernier a marqué les esprits par son discours assez
véridiques sur les causes réelles de la frustration du peuple
anglophone. Mais combattant, il ne l’a jamais été. Kawa Yannick Kawa
était un chef de gang qui a profité de la guerre en cours dans le
Southern Cameroons pour kidnapper contre rançons.

C’est du moins le témoignage qu’il a fait à Lake Site Radio, une radio
communautaire basée à Kumba (sud-ouest anglophone) fin juillet
dernier. D’après ce témoignage, Kawa Yannick Kawa et son groupe
terrorisaient les populations locales à Kumba, Mamfe et à Muyuka à tel
point que même sa mère a commencé à avoir peur de lui. Hors les
véritables Amba Boys, combattants pour la restauration du Southern
Cameroons, vivent en harmonie avec la population qui les soutient
matériellement et financièrement.
D’après Yannick Kawa Yannick au cours de cette émission de radio, il a
dû déposer les armes parce qu’il était menacé par ses camarades à
cause du mauvais partage du butin des kidnappings contre rançons. Il
ne s’est donc jamais battu pour la libération du Southern Cameroons
mais a fait partie de ces bandes de voyous sponsorisées par le pouvoir
de Yaoundé qui ternissent la lutte d’indépendance du peuple du
Southern Cameroons en donnant une image de « terroriste » à ces
groupes armés.

Autre image qui a marqué les esprits, celle de cette jeune fille parmi les « ex-combattants » présents au palais des Congrès. Il n y a pourtant pas si longtemps qu’une vidéo virale ayant suscité émoi et consternation la montrait enterrée vivante à Guzang (nord-ouest) par de présumés combattants séparatistes, après s’être présentée quelques jours plus tôt comme une ex-combattante. Jusqu’à ce que nous parvenions à démontrer qu’il ne s’agissait ni plus ni moins que d’une mise en scène.

Deux autres faux ex-combattants viennent d’être reconnus par un
informateur qui a contacté notre consoeur Mimi Mefo du blog Mimi Mefo Infos. D’après cet informateur anonyme, parmi ces « ex-combattants » se trouvent deux frères, Christopher Neba et Desmond Tah Neba, habitant la localité de Kompina dans le Mungo, région du Littoral, dans le Cameroun francophone. Autrement dit, ils ne vivent même pas dans le Cameroun anglophone et n’ont jamais été des combattants.

Voilà comment pour tromper l’opinion internationale sur le caractère
inclusif de son dialogue national, le régime Biya procède à des mises
en scène aussi grotesques que ridicules. Ce que ce pouvoir de Yaoundé ignore ou feint d’ignorer est que seule la vérité est à même d’apaiser les cœurs meurtris depuis 58 par une occupation illégale de ce
territoire, le Southern Cameroons (aujourd’hui 2 régions anglophones
de la République du Cameroun), qui est à la base un Etat indépendant.
Le mensonge et la manipulation ne feront qu’aggraver une situation
déjà assez critique.

 

Auteur:
Pierre Arnaud NTCHAPDA
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