Cameroun - Grève annoncée des avocats: Selon la Fondation Camerounaise des Consommateurs, le mouvement de protestation du Barreau «est de nature à engendrer une situation insurmontable pour les justiciables»

Par Béatrice KAZE | Cameroon-Info.Net
YAOUNDE - 24-Nov-2020 - 17h51   7403                      
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Cour d'Appel du Littoral archives
Dans un communiqué publié ce 23 novembre 2020, le président exécutif de la FOCACO, Alphonse Ayissi Abena, a tenu à exprimer le désarroi des usagers de la justice après la décision prise le 21 novembre 2020 par l’Ordre des avocats au Barreau du Cameroun.

Au terme d’une réunion de son conseil tenue le samedi 21 novembre 2020, l’Ordre des avocats au Barreau du Cameroun a décidé de suspendre le port de la robe du 30 novembre au 4 décembre 2020 sur l’étendue du territoire. Cette décision, selon l’Ordre, vise à dénoncer les atteintes graves et récurrentes à l'exercice de la profession d'avocat au Cameroun.

Une décision qui «aura des conséquences d'une particulière gravité sur les délais de traitement des affaires entraînant un préjudice majeur pour les justiciables», se désole Alphonse Ayissi Abena, le président de la FOCACO, dans un communiqué publié ce 23 novembre 2020 et repris dans les colonnes du quotidien Le Messager édition du 24 novembre 2020.

Si la FOCACO reconnait l'exercice du droit de grève aux avocats, elle tient «à exprimer le désarroi des usagers de la justice qui subiront des dommages collatéraux. Le mouvement de protestation du barreau est de nature à engendrer une situation insurmontable pour les justiciables (victimes, prévenus et condamnés)», martèle l'association.

«Les prévenus qui solliciteront la désignation d’un avocat commis d’office seront privés de l’assistance d’un défenseur à leur audience de jugement, la cour d’appel pouvant rejeter leur demande de renvoi. Le prévenu peut être jugé en l’absence de son avocat constituant une situation insurmontable. A chaque report, c'est une victime qui doit attendre plusieurs mois une nouvelle date de jugement pour réparation, et un prévenu ou condamné dont la détention peut se prolonger», peut-on lire.

Considérant la situation de détresse dans laquelle se trouve une grande majorité d'usagers de la justice, «la FOCACO exhorte d'une part le Barreau du Cameroun à prendre des mesures de protestation qui impacteront moins les justiciables et d'autre part prie la Chancellerie d'apporter des réponses aux préoccupations soulevées par les avocats», plaide le président de la FOCACO.

Auteur:
Béatrice KAZE
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