Cameroun - Hassan Ndam parle de sa reconversion dans les MMA: «J’aime les challenges. Et, aujourd’hui, je trouve que je n’en ai plus beaucoup en boxe»

Par Claude Paul TJEG | Cameroon-Info.Net
YAOUNDE - 11-Jun-2020 - 11h10   4687                      
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Hassan Ndam Archives
Hassan N’Dam, boxeur professionnel et ex-représentant du Cameroun aux Jeux olympiques, a décidé de se lancer dans les arts martiaux mixtes, après près de 20 ans de carrière dans la boxe. L’ancien champion du monde a récemment signé un contrat avec la ligue de MMA française ARES FC. Dans une interview accordée à la radio française RFI, le pugiliste a confessé les raisons qui ont sous-tendu cette soudaine reconversion. Cameroon-info.net vous propose dans son intégralité, cet entretien.

Hassan N’Dam, quand et pourquoi avez-vous décidé de vous mettre aux arts martiaux mixtes (MMA) ?

Au départ, le MMA, pour moi, c’était un sport assez brutal et dangereux. Mais un jour, mon ami Vincent Parisi [ancien champion du monde de jiu-jitsu et spécialiste d’autres sports de combat, Ndlr] a voulu m’y initier. J’ai essayé et j’ai trouvé ça attirant.

Je suis ensuite allé au MMA Factory à Paris, avec Fernand Lopez [entraîneur réputé en MMA, Ndlr]. C’était en 2013. Il s’entraînait déjà en boxe avec moi depuis un bon moment. J’ai alors découvert plein de choses, notamment que le MMA était bien différent de ce que je m’imaginais.

En boxe, lorsqu’on a le dos à terre, on n'a plus rien à faire. Alors qu’en MMA, lorsque tu es tombé, il faut continuer à te protéger ou trouver une nouvelle stratégie. De nouveaux arts prennent alors le relais: la lutte, le jiu-jitsu, le grappling. Lorsqu’on combat debout, on n’utilise pas que les poings. On peut aussi te choper les jambes.

J’ai trouvé ça tellement excitant ! J’ai alors dit à Fernand que je reviendrai, à la fin de ma carrière. C’est ce que j’ai décidé de faire, aujourd’hui. Je vois que les choses avancent très vite dans cette discipline. Je me suis dit que ce serait bien de commencer maintenant, de m’entraîner et de m’entourer de manières assez professionnelles pour pouvoir peut-être intégrer un jour l’UFC [l’Ultimate Fighting Championship, la plus prestigieuse ligue de MMA, Ndlr].

Abandonnez-vous définitivement la boxe anglaise ?

Non, je ne dirais pas que c’est définitivement terminé. C’est quelque chose que je vais continuer en parallèle. J’y accorde toujours la plus grande importance. Ça reste mon sport de prédilection. Mais j’aime les challenges. Et, aujourd’hui, je trouve que je n’en ai plus beaucoup en boxe.

Aujourd’hui, je m’entraîne en parallèle en MMA et en boxe. Je sais que la boxe va beaucoup me servir en MMA, bien entendu. Mais il faudra travailler tout ce qu’il y a d’autre : le combat au sol, le full-contact, du grappling, les saisies, les clés… Il y a donc beaucoup de choses à assimiler en très peu de temps. Mais la boxe est toujours là, avec moi.

L’exemple du Camerounais Francis Ngannou, qui a fait de la boxe puis qui a débuté en MMA assez tardivement, vous a-t-il influencé ?

Ça m’a peut-être inspiré, oui. Mais je dis toujours que chacun à son étoile. Parce qu’il y a le talent et le travail. Tu peux commencer le sport de haut niveau à n’importe quel âge, lorsque tu te fixes des objectifs, que tu travailles pour les atteindre et que tu as du talent. Parce que, pour certaines personnes, c’est inné : on comprend vite, on assimile rapidement les choses…

Francis Ngannou est un super grand champion. Je l’ai connu en 2013, lorsqu’il débutait au MMA Factory. Sept ans plus tard, sa carrière pris beaucoup d'ampleur, il a apporté beaucoup de plaisir, a remporté beaucoup de distinctions et a gagné beaucoup de combats. Donc, on peut aussi dire que c’est une source d’inspiration pour quelqu’un comme moi. Quelqu’un qui, à 36 ans, se dit qu’en 4, 5 ou 6 années, on peut faire plein de bonnes choses et prendre du plaisir, après une carrière en boxe déjà bien accomplie.

Comment en êtes-vous venu à signer avec l’ARES FC, qui est une nouvelle ligue de MMA ?

ARES est la meilleure compagnie de MMA en France. Elle a envie de développer ce sport en France et en Afrique. C’est la meilleure structure pour m’amener au plus haut niveau, rapidement. J’ai connu ARES à travers Fernand Lopez, qui est aussi mon entraîneur. Une belle aventure commence avec cette structure.

La date de votre premier combat en MMA est-elle déjà fixée ?

On a prévu 18 mois de préparation, d’entraînements, d’initiations… Donc, jusqu’en novembre 2021. Récemment, j’ai effectué deux séances d’entraînement avec Ciryl Gane [valeur montante du MMA français, Ndlr]. Dès ma deuxième session, Fernand Lopez était déjà en train de me préparer un combat pour décembre. Est-ce que c’est la bonne solution ? Est-ce que c’est le meilleur choix ? L’avenir nous le dira. Ce qui nous intéresse, c’est de vraiment maîtriser les choses. Donc, nous allons davantage mettre l’accent sur l’apprentissage que sur un combat tout de suite.

 

Auteur:
Claude Paul TJEG
 @T_B_D
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