Cameroun - Horreur: 22 civils dont 14 enfants massacrés au Nord-Ouest. L’armée et les séparatistes se renvoient la balle

Par Fred BIHINA | Cameroon-Info.Net
YAOUNDE - 17-Feb-2020 - 06h21   13721                      
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Un véhicule blindé de l'armée patrouille dans l ville de Buea, dans la région du Sud-Ouest du Cameroun en proie à u AFP/Archives/MARCO LONGARI
La tuerie s’est déroulée le 14 février 2020 dans la localité de Ntumbo dans le département du Donga-Mantung.

C’est l’horreur et la consternation depuis le 14 février 2020 dans le village Ntumbo, situé dans le département du Donga-Mantung, région du Nord-Ouest.

Au moins 22 civils, parmi lesquels une quinzaine d’enfants et des femmes enceintes, ont été massacrés par des hommes armés encore non identifiés, au cours d’une attaque d’une extrême violence.

Interrogé par RFI (Radio France Internationale), James Nunan, chef du Bureau de Coordination des Affaires Humanitaires de l'ONU (OCHA), pour les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest a dévoilé les circonstances de cette boucherie humaine.

«Selon les renseignements qu’on a réussi à confirmer, vingt-deux civils ont été tués le matin du 14 février. Des hommes armés ont, pour une raison inconnue, ciblé ces personnes. Sur les vingt-deux victimes (…), quatorze étaient des enfants. Et nous sommes portés à croire que neuf d’entre eux avaient moins de cinq ans. Dans la plupart des cas, ils ont été tués par balles et leurs corps ont été brûlés dans des maisons qui ont été incendiées. Nous savons, également, qu’une des victimes, une femme, était enceinte. Une seconde femme enceinte a été blessée par balles. Heureusement, elle est encore en vie. Elle a été hospitalisée et se trouve dans un état critique. Hélas, elle a perdu son bébé», a expliqué le responsable onusien.

Suite à cette barbarie, plusieurs partis politiques de l’opposition, à l’instar du MRC de Maurice Kamto ou du PAP de Njang Denis Tabe, ont exigé qu’une enquête soit ouverte, demandant des sanctions contre les auteurs.

A ce propos, l’armée régulière et les milices séparatistes se renvoient la responsabilité. Des leaders séparatistes installés à l’étranger ont indiqué sur les réseaux sociaux, qu’il s’agit d’un massacre organisé par des militaires. Des accusations rejetées par l’armée qui pointe à son tour des éléments des bandes armées, déguisés en militaires.

«Il faut ouvrir une enquête, c'est une obligation, avec des membres de la société civile, du gouvernement et de l'opposition. On doit savoir qui a fait ça et on doit trouver une solution à cette guerre inutile. Les civils sont les victimes. C'est dur ce qui se passe entre les séparatistes et le gouvernement», demande l’avocat Felix Agbor Balla.

Fred BIHINA

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Fred BIHINA
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